Le voyage continue avec Philippe Gougler, le présentateur de l’émission Des Trains pas comme les autres, qui publie chez Albin Michel le second tome de ses aventures ferroviaires. Au menu, 13 nouveaux trains et une multitude de rencontres sur les rails ou autour.
Alors que nous sommes de nouveau confinés dans l’espace restreint de nos foyers, nous avons absolument besoin de rêver à des horizons lointains. Le deuxième tome Des trains pas comme les autres de Philippe Gougler arrive au meilleur moment. Treize voyages ferroviaires aux quatre coins de la planète. Automotrice à grande vitesse ou tortillard des montagnes, chasse-neige ou train-hôpital, train de luxe ou de banlieue : tout ce qui circule sur des rails intéresse le journaliste.
Créée en 1987 par François Gall et Bernard d’Arbrigeon, l’émission Des trains pas comme les autres est rapidement devenue mythique pour les amoureux du train, comme pour les amoureux du voyage. Quand France Télévision a décidé de relancer le programme, elle a fait appel au journaliste Philippe Gougler pour moderniser la série documentaire. Depuis 2010, il guide les téléspectateurs français à la découverte de la planète Rail avec la série documentaire diffusée actuellement sur France 5. Avec cet ouvrage, on revit certains de ses plus beaux voyages ferroviaires de l’Angleterre à la Mongolie, en passant par le Costa Rica, le Portugal ou encore le Canada. Ce tour du monde débute là où le chemin de fer est né : en Angleterre. Philippe Gougler y déguste un rôti de boeuf dans une voiture-restaurant luxueuse du Northern Belle qui circule les dimanches et permet aux Londoniens d’apprécier le traditionnel « roast » du dimanche dans de magnifiques voitures restaurées.
Nous passons également par un pays modèle du transport ferré. La Suisse compte des lignes défiant les rigueurs de la montagne, offrant aux voyageurs des paysages grandioses dans le confort de trains aussi fiables qu’une montre suisse. Nous commençons le voyage à bord d’un train gourmand. Probablement, le seul train de la planète dont les tables de la voiture-restaurant sont équipées de caquelons à fondue. L’occasion de découvrir les paysages du pays de Gruyère tout en dégustant les spécialités locales dans une ambiance détendue.
En Finlande, Philippe Gougler commence son voyage par la gare centrale d’Helsinki, bien connue des habitants grâce à ses statues sculptées par l’artiste finlandais Emil Wikström et qui entourent l’entrée principale. Mise en service en 1919, elle est la plus fréquentée du pays. Nous y découvrons un train étonnant qui permet aux voyageurs de transporter leur voiture à des centaines de kilomètres tout en profitant dans un autre train du confort d’une couchette. Nous prenons donc la direction de la Laponie, au-delà du cercle polaire, à bord d’un train-couchettes exploité par VR, la compagnie de chemin de fer nationale finlandaise, pour un voyage de plus de 12 heures. Ces vacances d’hiver dans le Grand Nord sont un rituel pour les Finlandais qui partent y faire du ski en famille ou entre amis. Arrivé à Rovaniemi, connue également pour être la gare privilégiée pour accéder au pays du Père Noël. L’équipe prend un avion pour se rendre à Joensuu, où Philippe Gougler va réaliser l’un de ses fantasmes ferroviaires : monter à bord d’une locomotive chasse-neige, un matériel essentiel à la bonne marche des chemins de fer finlandais.
Au Canada, le train Tshiuetin ne ressemble effectivement à aucun autre ! Unique lien terrestre entre Sept-Îles et Schefferville, sur la côte nord, au Québec, c’est le seul train à être détenu et exploité par les communautés autochtones, en l’occurrence celle des Innus. Service essentiel pour le transport des passagers et des marchandises, il effectue deux allers-retours par semaine en plus de 12 heures à une moyenne de 65 km/h. La ligne longue de 565 km est partagée entre Québec et Labrador dans une zone sauvage et très isolée. Il n’y a aucune gare sur le trajet, on descend et on monte à la demande, puis le conducteur recule pour que le wagon réservé aux bagages se place juste devant le voyageur.
Dans un tout autre genre, direction l’Amérique latine et une infrastructure étonnante. Tren Ecuador, une marque commerciale des Chemins de fer équatoriens, exploite des trains touristiques sur un réseau de 500 km de voies à l’écartement de 1,067 m. Il propose des expéditions ferroviaires d’une journée vers les attractions touristiques les plus connues du pays, comme la région d’Otavalo, l’incroyable Nariz del Diablo (le Nez du diable) et l’Allée des volcans. L’ascension de la « Narine du diable » s’effectue presque à la verticale et permet au train, en moins de 60 km, de passer de 300 à 2 600 m d’altitude. Celle-ci s’effectue en un étonnant zigzag, dont une partie en marche arrière. À bord, les voyageurs qui souffrent de l’altitude peuvent déguster une infusion de feuilles de coca ou respirer une lampée d’oxygène.
En Tanzanie, nous découvrons la mythique ligne de train Central Railways créée par le colon allemand en 1905. Puis de retour à Dar Es Salaam, la capitale, nous découvrons le Tazara qui relie deux fois par semaine Dar Es Salaam à Mbeya. Ce chemin de fer Tanzanie -Zambie, Tazara Railroad en anglais, a été construit dans les années 1970 par la Tanzania -Zambia Railway Authority. Une infrastructure pour donner un accès à la mer et permettre ainsi de désenclaver la Zambie. Le présentateur multiplie expériences et rencontres. Les voyageurs visitent le Mur d’Hadrien en Grande-Bretagne, pêchent sur la glace au Canada, dégustent des nids d’hirondelles dans le sud de la Thaïlande ou encore participent à la chasse à la tarentule et en apprécient la caresse dans la campagne cambodgienne vers Kampot. Des expériences, donc, mais surtout de nombreuses rencontres. En Mongolie, le présentateur suit des cowboys d’un genre nouveau, qui capturent des chevaux sauvages dans les steppes, à moto. En Suisse, il tient compagnie au guet de la cathédrale de Lausanne crie l’heure toutes les nuits depuis 600 ans. Perché dans son beffroi, sa voix s’élance aux quatre coins cardinaux du clocher pour crier l’heure aux Lausannois. Au Cambodge, dans un pays marqué par l’histoire, il se confronte à une face sombre du pays. À bord d’un train, il écoute le terrible récit d’une rescapée de la chute de Phnom Penh en 1975 et du régime de l’Angkar dirigé par Pol Pot. La question de la réconciliation et la capacité de « pardonner pour pouvoir vivre » demeurant toujours aussi brûlante 40 ans après l’intervention vietnamienne et la chute du régime des Khmers rouges.
Informations pratiques : Des trains pas comme les autres. Mes plus beaux voyages – Tome 2 de Philippe Gougler.
Albin Michel. 2020.
29,90 euros.
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