Le Conseil de la Métropole européenne de Lille (MEL) a décidé de renouveler le parc du Mongy, le tramway à voie métrique qui relie Lille à Roubaix et Tourcoing. Non seulement « il n’est pas possible d’exploiter au-delà de 2024, avec toutes les garanties techniques et sécuritaires », le matériel roulant actuel, livré par Breda en 1994 et rénové vingt ans après sous la responsabilité de Bombardier, mais, ajoute la MEL, « avec près de 51 100 voyages par jour, le niveau de fréquentation des lignes de tramway pose déjà des phénomènes de saturation aux heures de pointe sur le tronc commun » La Métropole envisage même un trafic de « plus de 60 000 voyages par jour » d’ici 2034, rendant de toute façon nécessaire une augmentation de la capacité de transport du Mongy.
Donc non seulement la MEL veut des tramways neufs, mais elle les veut aussi plus capacitaires « de jusqu’à 23 % » que les 24 rames actuelles de 29,9 m de long. Le futur parc comprendrait au moins « 24 rames de tramway d’une longueur pouvant aller jusqu’à 32,4 m et un écartement des portes extérieures pouvant aller jusqu’à 24,5 m », voire « 6 rames complémentaires permettant d’augmenter la fréquence de la ligne ».
Un nouveau parc de matériel roulant, même renforcé, ne peut pas à lui seul résoudre les problèmes de capacité sur les relations assurées par le Mongy. Non seulement, la mise en circulation de ce matériel entraînera une adaptation du réseau (ne serait-ce qu’aux arrêts), mais la MEL vise une « amélioration significative de la priorité aux feux sur les voitures » et « le renforcement de la signalisation du tramway ».
La Métropole estime à environ 150 millions d’euros l’enveloppe globale du projet, montant qui « sera affiné au regard des études d’avant-projet qui seront menées et présentées en validation lors du prochain conseil ».
Qui pour construire les nouveaux trams à voie métrique du Mongy ? Présent dans les Hauts-de-France, Alstom n’était jusqu’à présent pas intéressé par une déclinaison de son Citadis pour cet écartement pratiqué par deux réseaux français seulement, le Mongy et Saint- Etienne (mais par quatre réseaux en France si l’on ajoute les lignes suisses de Bâle et Genève prolongées vers les communes françaises de Saint-Louis et Annemasse). Mais la reprise annoncée par Alstom de Bombardier Transport pourrait donner une chance sur le Mongy à la gamme Flexity (présente en France sur le réseau de Bâle), quoique produite essentiellement par le site allemand de Bautzen (à 900 km de Lille). CAF, qui produit le nouveau tram de Saint-Etienne, a aussi une carte française à jouer en voie métrique (toutefois, Bagnères- de-Bigorre est à 1 000 km de Lille). Pas sûr en revanche que Stadler ou Siemens aient envie de participer, chacun pour ses raisons…
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