Les Hauts-de-France ont décidé, lors d’une délibération le 22 mars, d’ouvrir l’ensemble de ses TER à la concurrence d’ici 18 mois. Jusqu’alors la région ne l’envisageait que sur la moitié de son offre.
Cette décision, dévoilée par le Courrier Picard, a été confirmée par Franck Dhersin à l’AFP. « Nous avons décidé de ne pas perdre de temps au vu de la situation du TER dans la région (…) où le trafic et la gestion sont mauvais, nous ne supportons plus la situation de monopole de la SNCF », a commenté le vice-président régional chargé des Transports.
La région avait suspendu en décembre ses paiements à la SNCF, évoquant ces dysfonctionnements. Elle a décidé de les reprendre en mars, prenant acte d’une « amélioration » mais estimant que la SNCF n’avait fait que « la moitié du chemin ». Quatre candidats se sont déjà portés candidats pour le premier lot ouvert à la concurrence (Etoile d’Amiens), qui sera attribué en 2025. Il s’agit de la SNCF, de Transdev, de Regionéo (associant RATP Dev et Getlink) et de la compagnie espagnole Renfe. Trois autres lots (Paris-Beauvais et les radiales parisiennes, l’Etoile de Saint-Pol et les lignes du Nord-Pas-de-Calais, et les TER-GV) seront eux attribués respectivement en 2026, 2027 et 2028, pour des périodes de six à neuf ans.
Cet article est tiré du numéro 3879 de La Vie du Rail.
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Même si ce n’est pas avec de mauvaises intentions, dans le monde sans garantie du transport ferroviaire, « qui sème le vent récolte la tempête, et qui sème la tempête récolte naturellement l’ouragan! »
L’heure du réveil est désormais venue, et est sur le point de passer (indépendamment de l’élection présidentielle de 2022), pour l’administration SNCF éprouvée et prudente de dissiper le chaos chronique et pénible des services TER dans la région Hauts-de-France.
Car, si l’opérateur ferroviaire national ne résout pas ce problème dans l’immédiat, ses rivaux coriaces, dont il a oublié (ou ne se souvient plus du tout) leurs noms, sont déjà prêts en force à s’engager dans les lucratives activités TER Hauts-de-France!
Si la loi européenne impose la concurrence pour le trafic ferroviaire régional à partir de décembre 2023, il est possible pour les régions réfractaires de gagner du temps en démissionnant des conventions avec la SNCF, avant le 25 décembre 2023 et pour une durée pouvant aller jusqu’à dix ans.