La SNCF vient de décider que Transilien et Keolis répondraient ensemble à tous les appels d’offres concernant les liaisons ferroviaires de mass transit. Que ce soit en Île-de-France ou à l’international. Pour chaque appel d’offres, une société ad hoc sera créée.
L’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs approchant en France, la SNCF se met en ordre de bataille. Un principe vient d’être décidé : Transilien et Keolis répondront ensemble aux appels d’offres à chaque fois qu’il s’agit de liaisons ferroviaires de mass transit. Ainsi, sur l’énorme marché francilien qui va s’ouvrir en plusieurs étapes (dès maintenant pour les lignes nouvelles, possibilité ouverte à partir de 2023 pour les lignes non RER, à partir de 2025 pour le RER E, 2033 pour les lignes C et D et 2039 pour les RER A et B), une société ad hoc sera mise en place à chaque fois pour répondre aux appels d’offres. Une décision de nature à répondre aux souhaits de l’autorité organisatrice des transports franciliens qui a expliqué à la SNCF qu’elle demanderait la constitution d’une société spécifique pour chacun de ses appels d’offres, précise à La Vie du Rail Alain Krakovitch, le directeur de Transilien. Île-de- France Mobilités (IDFM) disposera ainsi d’une vision très juste des moyens nécessaires à l’exploitation de la ligne concédée, beaucoup plus que si l’activité était noyée dans les comptes d’un grand groupe de transport.
C’est d’ailleurs un modèle comparable qui avait été expérimenté pour l’exploitation du tram T11 entre Épinay-sur-Seine et Le Bourget, lancée fin juin 2017 et confiée à une société de droit privé, Transkeo, détenue à 49 % par SNCF Participation et à 51 % par Keolis. Cette solution devant permettre d’abaisser de 40 % les charges comparées aux coûts habituels de Transilien.
Sur les marchés internationaux, Transilien et Keolis se sont également réparti les rôles. S’il est bien entendu que pour tout appel d’offres international concernant l’exploitation de bus, de métro et de tram, c’est Keolis qui répondra, pour tout nouvel appel d’offres concernant une liaison ferroviaire de mass transit, Keolis et SNCF se positionneront là encore en joint-venture. C’est ce qu’ont déjà fait Transilien et Keolis pour le futur appel d’offres du RER de Toronto, un contrat gigantesque de 20 milliards de dollars pour construire, exploiter et maintenir le RER de la capitale de l’Ontario au Canada, souligne Alain Krakovitch.
Alliés dans une joint-venture détenue à 60 % par Transilien et 40 % par Keolis, ils ont intégré le groupement mené par SNC-Lavalin et incluant également Siemens. Le groupement, actuellement préqualifié aux côtés de trois autres compétiteurs, attend l’appel d’offres prévu tout prochainement.
D’ici à la fin de l’année, une société réunissant SNCF Transilien et Keolis devrait être créée pour faire du sur-mesure et lancer, pour chaque appel d’offres international retenu, une société ad hoc. « On réfléchit à un nom international. On le dévoilera avant la fin de l’année », a simplement indiqué Guillaume Pepy, le PDG de SNCF Mobilités à l’occasion d’un séminaire de presse organisé à Strasbourg les 21 et 22 mars.
Cette nouvelle alliance Transilien-Keolis a été clairement facilitée par la création à l’été 2016 de la Mass Transit Academy, obligeant les deux entités à apprendre à travailler ensemble pour mettre au point un enseignement haut de gamme destiné à former les futurs cadres à haut potentiel aptes à partir diriger un réseau à l’étranger ou en… Île-de-France.