Où va-t-on pouvoir trouver un endroit sécurisé, à l’abri des intempéries et des convoitises ? Les amateurs de matériels ferroviaires s’émeuvent.
À Charleville-Mézières, rapporte l’un d’eux, un ancien dépôt SNCF, fermé depuis 1991, « sert depuis longtemps de réserve à plusieurs dizaines d’engins historiques dont deux machines à vapeur » appartenant à l’entreprise. Certains rénovés, d’autres à remettre en état. C’est d’ailleurs de là que sont venus l’an dernier une partie des engins exposés à Paris-La Chapelle dans le cadre de l’exposition Grand Train. Mais cette réserve n’a, semble-t-il, pas été légalement sanctuarisée par la direction de Patrimoine. Et SNCF Immobilier, qui fait son métier de rentabilisation et de réhabilitation du patrimoine foncier de l’entreprise, vient de trouver un locataire pour le site dont le projet est d’y installer un centre privé de maintenance ferroviaire. Les matériels historiques de cette collection vont devoir vider les lieux.
Selon nos informations, six mois de travaux seraient nécessaires à une remise aux normes du site avant son exploitation. La location pourrait être effective à partir du 1er janvier. Il y a donc urgence à trouver un point de chute, une arche de Noé, pour abriter les engins expulsés. Mission impossible ? En tous cas pas facile. La collection pourrait- elle être accueillie à la Cité du train de Mulhouse ? Pas assez de place. La plupart des engins ne peuvent guère d’ailleurs circuler à plus de 30 km/h. Espérons en tous cas qu’une solution sera trouvée pour qu’ils ne fassent pas les frais d’une guerre interne des patrimoines.