C’est l’heure d’un premier bilan après la cyberattaque qui a eu lieu le 12 mai, faisant au moins 200 000 victimes dans plus de 150 pays. Ce piratage informatique massif a on le sait, perturbé le système de santé britannique, bloqué les ordinateurs du géant espagnol des télécommunications, attaqué le système du groupe américain de messagerie Cedex ou encore des universités en Grèce ou en Italie. En Allemagne, les panneaux d’affichage de la Deutsche Bahn ont été piratés, laissant apparaître un message de demande de rançon à la place de la diffusion des horaires de départ et d’arrivée. Mais le trafic n’a pas été affecté, a assuré la compagnie ferroviaire publique.
En France, si seul Renault s’est dit touché, d’autres entreprises en ont aussi été victimes, estimait sur France Inter Guillaume Poupard, le directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, mais en refusant de dévoiler des noms. Ce ne serait pas le cas de la RATP ni de la SNCF, nous ont affirmé les deux entreprises. « Dès que nous avons eu connaissance de cette attaque, nos équipes informatiques d’astreinte ont été bien sûr sur le pont tout le week-end. Cela a été aussi l’occasion de faire un grand rappel sur la sécurité informatique à l’ensemble des salariés », indique un porte-parole de la SNCF. Tout comme cela a été l’occasion pour l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information de diffuser des messages de bonne pratique. En sachant que d’autres attaques sont à craindre à l’avenir.
Cette menace oblige les entreprises à la vigilance et à de nouveaux investissements. Dans cette perspective, Alstom a présenté début mai son accord noué avec Airbus sur la cybersécurité. Un accord à double ressort, reposant à la fois du préventif (diagnostic) et du curatif, puisqu’il doit leur permettre de présenter des projets en propre et de proposer des diagnostics à des réseaux. De même, Thales a développé une solution de monitoring baptisée CyberRail qui doit détecter et traiter toute cyberattaque qu’un opérateur ferroviaire pourrait subir sur ses installations de sécurité. Un nouveau marché.