Six-cents mètres qui changent beaucoup de choses. Nantes vient d’allonger sa 3e ligne de tramway. Apparaissent une station, un parking-relais. Le tram accède à un dépôt de bus qui devient mixte bus/tram. Les transports publics du nord de la ville en sont transformés, l’économie de l’ensemble du réseau est transfigurée.
La Semitan (société d’économie mixte des transports de l’agglomération nantaise) améliore d’abord sa desserte du Sillon de Bretagne, quartier riche en logements HLM et en administrations. Le parking-relais de 220 places compte singulièrement dans la réorganisation. Au nombre de 38 à Nantes (5 700 places), ces équipements fonctionnent bien, ils sont remplis à 80 %. Le dernier-né est destiné au nord-ouest de l’agglomération, Saint-Herblain et au-delà vers Saint-Nazaire. Grâce à lui, la ligne 3 de tramway, 72 000 voyageurs par jour, devrait gagner bon nombre de fidèles. Plusieurs lignes d’autobus s’arrêtaient déjà à ce futur terminus avant qu’il n’existe. Autre intermodalité, un abri-vélo : 35 places couvertes dont les deux tiers sécurisés. Une première à Nantes. Jusqu’ici, c’est seulement dans le centre-ville et à l’université que des systèmes plus élaborés que des appuis-vélos avaient été mis en place. En particulier, la location en libre-service.
Hormis ces nouveaux services au public, c’est dans l’exploitation de son réseau de transports que Nantes franchit un pas. La Semitan parachève la gestion de ses rames de tramway ligne par ligne. Chacune possède maintenant son centre d’entretien courant et de remisage, en général en bout de ligne. Les 22 rames de la ligne 3 ne se rendront plus qu’au nouveau dépôt. « Une réorganisation stratégique », indique Jean-François Hélas, directeur des infrastructures et du développement à la Semitan. Elle anticipe, par les espaces ainsi créés au bout des lignes, en complément du garage historique au siège de la Semitan, en centre-ville, sur l’augmentation prévue du parc à venir. 35 rames s’ajouteront dans les prochaines années aux 79 existantes. Des milliers de kilomètres par an en déplacements inutiles de rames à vide de leur lieu d’exploitation vers les ateliers sont évités. Les conducteurs aussi (1 000 au total) se déplacent moins. Ils sont affectés à trois dépôts fixes. En périphérie, plus facile d’accès que le centre. Il y a là quelques cohérences.
Hubert HEULOT