nique aux Transports, Grant Shapps, a déclaré, le 2 janvier, que la franchise Northern serait retirée à l’exploitant Arriva Rail North du fait de la qualité « inacceptable » du service assuré sur son réseau. Couvrant tout le nord de l’Angleterre (de Newcastle à Leeds, Liverpool, Hull, Manchester et Stoke-on- Trent), cette franchise avait été accordée pour neuf ans à Arriva, filiale de la DB, en 2016. Depuis cette date, la qualité de service perçue par les usagers n’a cessé de se dégrader : lancement chaotique du nouvel horaire en mai 2018, grèves et retards en nombre (à peine un train sur deux à l’heure en 2019)… Les centaines de trains annulés pour cause d’« arrêts maladie » plus nombreux que jamais autour des fêtes de Noël a sans doute été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase…
L’annonce de la rupture du contrat liant le ministère britannique des Transports (DfT) et Arriva avait été précédée, l’automne dernier, par un avertissement de la part du secrétaire d’État. « Il y a deux façons de procéder : l’une consiste à retirer la franchise, l’autre à raccourcir la période contractuelle. Comme je ne suis pas disposé à voir le service sur Northern se poursuivre tel qu’il est, je prends des mesures. »
Et la mesure à laquelle on peut désormais s’attendre pour la franchise Northern est la mise sur pied d’un « opérateur de dernier recours » (operator of last resort) par le DfT. Une telle renationalisation de facto ne serait pas une première pour l’actuelle majorité conservatrice, qui a retiré en mai 2018 sa franchise à Virgin Trains East Coast (trains grandes lignes entre Londres et le nord-est) pour la donner à l’opérateur LNER, mis sur pied à cet effet.
Plus d’actualités et dossiers sur le rail dans La Vie du Rail version papier ou en ligne !
Il y a lieu de croire que de sérieux problèmes de gestion d’entreprise se soient déroulés dans les couloirs de transport d’Arriva pendant un certain temps. La Deutsche Bahn (DB), propriétaire d’Arriva depuis 2010, a annoncé en 2019 qu’elle souhaitait vendre la compagnie, mais le processus a été suspendu en novembre de cette même année.
Comment peut-il être une attitude juste/éthique de récompenser à nouveau un opérateur (même pour une durée plus courte) qui a singulièrement échoué à fournir un service de train acceptable? Telle est la question qui préoccupe en ce moment le gouvernement britannique. Et selon son Ministère des Transports, l’opérateur ferroviaire en difficulté d’Arriva (Northern), n’a les moyens de continuer que « quelques mois ».