La rentabilité n’est plus le principal objectif de la Deutsche Bahn. L’actionnaire principal, l’État, a décrété que l’objectif principal de la compagnie ferroviaire allemande n’était plus « la maximisation du profit mais la maximisation du transport ferroviaire ».
La décision d’un moratoire sur la fermeture de lignes déficitaires s’inscrit dans ce nouveau plan stratégique « Pour un rail fort » (Starke Schiene). Une « Task Force » a été créée pour étudier quelles lignes abandonnées étaient susceptibles d’être réactivées. Le plan « détaillé » sera présenté au cours de l’année 2020.
« Nous avons besoin en Allemagne de chaque kilomètre de ligne pour répondre à l’augmentation de la circulation de voyageurs mais aussi de marchandises et pour renforcer le réseau ferroviaire », a confirmé Ronald Pofalla, directeur des infrastructures à la DB. Le groupe de travail se basera sur la liste de 3 000 kilomètres de lignes susceptibles d’être réactivées, établie par l’organisation « Allianz pro Schiene » qui regroupe ONG environnementales, associations de consommateurs, syndicats et entreprises régionales du rail.
Cette décision confirme la volonté du gouvernement de faire du rail l’un des fers de lance de la lutte contre le réchauffement climatique. La compagnie allemande a l’intention de doubler le nombre de passagers d’ici 2030, à 260 millions par an, et augmenter ses capacités de 30 %. L’objectif de faire rouler tous ses trains avec de l’énergie renouvelable a été avancé à 2038 contre 2050 auparavant. Depuis la réforme de 1994, la DB a supprimé 5 400 kilomètres de lignes ferroviaires, ce qui représente 16 % de l’ensemble de son réseau de 33 000 km.
Plus d’actualités et dossiers sur le rail dans La Vie du Rail version papier ou en ligne !
On croise les doigts dès maintenant avec un espoir modéré pour que l’administration de la SNCF prenne une décision aussi confiante et logique que celle de son homologue allemand avisé!
Construire un vaste réseau ferroviaire et exploiter régulièrement de nombreux trains est une question profonde de passion et de patience. La DB le sait quasi génétiquement depuis la création du groupement TEE en 1957 et de la mise en service de leur propre TGV allemand [ICE] en 1991. Elle l’a aussi apprise à la dure qu’on n’est pas censé laisser tomber un système ferroviaire respectable qui est né pour exister, courir et même gagner!