La ligne 18 du Grand Paris Express – dont les maîtrises d’oeuvre ont été attribuées le 15 février et pour laquelle l’enquête publique se tient jusqu’au 26 avril – est attendue impatiemment par les villes de grande couronne qu’elle doit desservir dans le sud-ouest de l’Île-de-France. Sa mise en service est prévue en 2024 entre l’aéroport d’Orly et CEA-Saint-Aubin et en 2030 pour Versailles-Chantiers. Beaucoup d’élus et de responsables des grands pôles économiques et de recherche espèrent néanmoins une ouverture commune en 2024, si Paris accueillait les JO. Des voix dissidentes – des riverains, écologistes et associations – se font néanmoins entendre depuis le début de ce projet qu’ils jugent beaucoup trop coûteux et disproportionné.
«La ligne 18 tient un peu une place particulière dans le réseau du Grand Paris Express dans la mesure où elle dessert les territoires les plus éloignés du coeur de l’agglomération », dit Philippe Yvin, président du directoire de la SGP, la Société du Grand Paris, maître d’ouvrage de ce vaste projet consistant à créer d’ici 2030 un réseau de métro automatique cumulant 200 km. Mais précise-t-il, « c’est aussi celle qui doit soutenir un développement à la fois économique et urbain autour de très grands projets régionaux, métropolitains, et aussi d’intérêt national comme le cluster de Paris-Saclay ». Au service de quatre départements, le Valde- Marne, les Hauts-de-Seine, l’Essonne, les Yvelines, cette ligne de 35 km, dont 14 en aérien, est destinée à relier l’aéroport d’Orly à Versailles- Chantiers, en passant par Paris- Saclay, l’un des premiers pôles de recherche et développement au monde. Elle desservira 14 communes, concernera 335 000 habitants, 190 000 emplois, et quelque 100 000 voyageurs devraient l’emprunter chaque jour.
Elle compte dix gares, dont trois en correspondance avec RER, métro, Transilien, tramway, et trois gares aériennes à Palaiseau, Orsay- Gif et CEA Saint-Aubin sur le plateau de Saclay. À la demande de la municipalité de Palaiseau qui souhaite mieux desservir son territoire très étendu, une quatrième, d’un surcoût relativement peu élevé, pourrait voir le jour juste à la transition entre la sortie du tunnel et le début du viaduc. Suite à l’attribution le 13 novembre 2015 par son conseil de surveillance de l’opération d’investissement pour un montant de 2,7 milliards d’euros, la SGP a dévoilé le 15 février les lauréats des trois marchés de maîtrise d’oeuvre. Le groupement Icare emmené par Ingérop Conseil et Ingénierie (avec Artelia Ville & Transport et Arcadis), associant ingénieurs et architectes, pour le génie civil, les gares souterraines et le centre d’exploitation. D’une surface de 6,6 hectares ce dernier, dont la conception et la réalisation architecturales sont confiées au cabinet Jean-François Schmit Architectes, est situé sur le site de l’École polytechnique à Palaiseau. Il assurera la commande centralisée de la ligne, la maintenance du matériel roulant et des infrastructures. La conception et la réalisation architecturale du viaduc et des gares aériennes ont été attribuées au cabinet néerlandais Benthem Crouwel. Pour sa part, Egis Rail traitera les systèmes et le matériel roulant.