La table ronde organisée à Miramas le 6 mai a acté un budget de 16,7 millions d’euros pour rénover la gare de triage. 2 500 unités pourraient y être traitées chaque jour.
L’horizon de la gare de triage de Miramas s’est dégagé, le 6mai dernier, lorsque l’Etat et les collectivités ont annoncé avoir bouclé avec le groupe SNCF un tour de table assurant les investissements nécessaires à sa rénovation.
Menacée de démantèlement depuis 2009, cette gare qui assure des fonctions de tri des wagons, de relais et de remisage ferroviaire pour le sud de la France, devrait en effet bénéficier d’un investissement de 16,7 millions d’euros d’ici à 2025. Le nœud ferroviaire dispose d’une centaine de voies essentiellement dédiées au triage. Sur six d’entre elles, les trains sont triés par gravité, un procédé qui permet de composer des trains de wagons industriels : les voies en pente permettent d’associer des wagons isolés combinant les chargements, sans recours à la locomotion.
Contrairement au tri à plat qui est plus largement pratiqué, la gravité s’adapte mieux à ces chargements diffus que les cheminots de Miramas vont chercher chez les clients pour les ramener vers la gare et constituer leur train.
Avec celle du Bourget (Seine- Saint-Denis), de Sibelin (Rhône) et de Woippy (Moselle), la gare est l’une des quatre dernières du pays à utiliser ce procédé mis en place par Fret SNCF. Elle est idéalement située, tout près de Fos-sur-Mer où se trouvent les bassins ouest du Grand port maritime de Marseille (GPMM), qui gèrent La gare de triage de Miramas. la quasi-totalité du trafic de conteneurs du port (1,5 million par an). Elle est également embranchée à la zone logistique Clésud (720000 mètres carrés d’entrepôts). « Il s’agit d’un nœud ferroviaire régional autour duquel s’articule la quasi-totalité des circulations », expliquait en février dernier SNCF Réseau. On y retrouve également les fonctions de relais, de garage, de stationnement, de dépôt, de remisage, de raccordements de plusieurs embranchements ou encore de base logistique pour des travaux réalisés sur le réseau ferré. L’entreprise y réalise une maintenance annuelle à hauteur de 1,50 M€ à 2 M€ depuis 2018, pour soutenir l’activité du site. Miramas traite actuellement 300 à 400 wagons par jour, mais espère monter à 2500 unités, la capacité maximale de l’infrastructure, alors que le quart des voies est aujourd’hui hors d’usage. Selon le quotidien régional La Marseillaise, le site fait travailler 600 personnes, dont 450 cheminots.
Le 6 mai dernier, SNCF Réseau et Fret SNCF aux côtés de l’Etat ont été conviés par les collectivités à boucler le tour de table de la rénovation de cette gare, identifiée désormais comme un équipement « structurant et stratégique au niveau national ». Dans le contexte de l’ambition nationale d’un doublement du fret ferroviaire, du plan de soutien de l’Etat au wagon isolé et du dynamisme de la zone de chalandise du site, SNCF Réseau a présenté les besoins d’investissement pour le renouvellement des différents composants du site de triage (voies, freins et systèmes): près de 15 millions d’euros seront nécessaires d’ici 2025 afin de disposer d’une infrastructure « fiable et compétitive ».
Si Fret SNCF est aujourd’hui l’unique utilisateur du tri à la gravité, la métropole Aix-Marseille-Provence finalise la création d’un service public de fret ferroviaire sous la bannière de sa régie de transports, la RDT13. Elle dirigera des flux locaux vers les axes de convoyages des entreprises ferroviaires de long parcours, dont Fret SNCF. « C’est pour les cheminots une grande satisfaction de pouvoir entériner la rénovation et de voir en grande partie aboutir notre lutte », se félicite la CGT des cheminots de Miramas, qui regrette toutefois que seuls cinq des six faisceaux par gravité seront rénovés.
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