Comme tous les ans deux artistes présentés au festival Circulation (s) sont exposés hors les murs, sur le parvis de la Paris-Est en partenariat avec SNCF Gares & Connexions. L’Allemande Tamara Eckhardt nous emmène à la rencontre des communautés nomades d’Irlande, tandis que Jana Sophia Nolle met en scène l’extrême précarité des sans-abri à San Francisco.
À l’extérieur, apposés sur les grilles qui délimitent le parvis de la gare, les voyageurs et les badauds croisent les portraits d’enfants de Tamara Eckhardt. Avec son projet « The Children of Carrowbrowne » (Les enfants de Carrowbrowne), elle nous emmène dans les faubourgs de Galway, dans le voisinage des décharges publiques, où l’aire d’accueil de Carrowbrowne accueille huit familles nomades. Des communautés ostracisées comme souvent le sont les communautés non sédentarisées. La photographe indépendante basée à Berlin a choisi de photographier les plus jeunes, saisissant l’insouciance de l’enfance, malgré l’âpreté du lieu. De l’autre côté des grilles, une autre série de photos a été affichée. Il s’agit du travail de Jana Sophia Nolle. La série “Living Room” (Salon) met en scène des abris de fortune construits par des sans-abri installés dans l’intérieur cossu dans des salons bourgeois de San Francisco, une des villes les plus chères des États-Unis. Développé en collaboration avec les SDF, le projet de la photographe berlinoise aborde les problématiques d’exclusion, de crise du logement, et de gentrification qui touche la cité californienne.
Ces deux artistes animent la sélection de Circulation (s), le festival dédié à la photographie émergente européenne. La dixième édition anniversaire de ce tremplin pour les jeunes talents se déroule au Cent quatre – Paris et dans des lieux satellites en France et à l’étranger jusqu’au 10 mai 2020. Depuis sa création en 2011, le festival a exposé plus de 382 artistes et accueillit plus de 300 000 visiteurs. Au menu de cette édition, dont la direction artistique est assurée cette année par Audrey Hoareau, commissaire indépendante : 300 oeuvres, 45 artistes, 42 projets et 16 nationalités représentées, des performances, de nombreux événements occupent près de 2 000 m2 d’exposition. Audrey Hoareau y assume un engagement pour le vivre ensemble : « Ce n’est pas un hasard si, dès l’origine, le festival a déterminé son champ d’action sous le prisme de l’Europe. À chaque édition se créé une communauté de photographes qui échange et vit ensemble. Si le monde digital a disloqué l’esprit collectif, nous éprouvons tous le besoin de trouver des voix ou des espaces d’expression communs. À l’heure du Brexit et de la montée des mouvements national-populistes, il est temps de recréer du lien. »
Infos pratiques : Paris Gare de l’Est – Place du 11 novembre 1918 – 75010 Paris.
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