Le projet d’aménagement à long terme (2030) du noeud ferroviaire lyonnais devrait augmenter de 40 % la capacité ferroviaire via la création de voies et l’extension de la Part-Dieu ou la construction d’une gare en souterrain.
SNCF Réseau Auvergne- Rhône-Alpes (Aura), par son directeur territorial Thomas Allary, était l’invité de la Métropole de Lyon le 18 mars dernier pour présenter la démarche d’aménagement à long terme du noeud ferroviaire lyonnais (NFL), c’est-à-dire à 2030. Une séance qui a davantage tenu de l’exercice démocratique que de la démonstration technique, puisque les données communiquées à cette occasion reposent largement sur les scénarios de l’étude dite « Rapport Meaux » réalisé en… 2009- 2011. En outre, la séance devant les élus est intervenue peu de temps avant la future commission nationale du débat public (CNDP) qui devait être lancée le 11 avril jusqu’au 11 juillet prochain.
« Il y a la nécessité absolue que l’État entende l’enjeu de la désaturation du NFL, qui n’est pas un débat au seul bénéfice de la métropole mais aussi un enjeu au plan national et européen », a plaidé David Kimelfeld, président de la métropole de Lyon. Un enjeu singulier mis en évidence par Thomas Allary qui a rappelé le dynamisme de la région, la situation difficile de la gare de la Part-Dieu, « première gare nationale de correspondances » et le trafic saturé des gares lyonnaises avec quelque 1 200 trains par jour de voyageurs et fret. Entre Part-Dieu et Perrache, le trafic TER est majoritaire (51 %) devant les grandes lignes (18 %), le fret (15 %) et… les mouvements techniques (16 %). « Il n’y a plus assez d’infrastructures », estime le directeur de SNCF Réseau Aura en précisant que le plan de travaux en cours (500 millions d’euros d’ici à 2025, dont la future voie L prévue en 2022) permettra « plus de confort et de sécurité, et moins de retard, mais pas de capacités et services supplémentaires ».
Ces derniers dépendent donc du projet NFL à l’horizon 2030 qui devrait apporter + 40 % de capacité ferroviaire grâce à trois grands aménagements :
– la création de deux voies en surface ou en souterrain, au nord (Saint-Clair – Guillotière, environ 10 km) ;
– la mise à quatre voies nouvelles au sud-est (Saint-Fons – Grenay) ;
– l’extension de la gare Part- Dieu ou une nouvelle gare en souterrain.
L’investissement est évalué entre 2,7 milliards d’euros pour le scénario en surface et 4,2 milliards d’euros pour le scénario souterrain.
La présentation du projet a permis de répondre à certaines interrogations ou inquiétudes des élus. Ou à dissiper les malentendus comme le débat du FNL porté par SNCF Réseau, opérateur, et non par l’État et les collectivités responsables de l’aménagement du territoire. Mise au point pédagogique de Thomas Allary : « À la différence de SNCF Mobilités, SNCF Réseau est le bras armé de l’État pour les infrastructures, Réseau est dans son rôle de maître d’ouvrage du débat, porteur des ambitions de l’État et collectivités qui sont associés à toutes les études. »
Un point majeur reste en suspens : le devenir de la gare Lyon-Saint-Exupéry, sous-utilisée selon nombre d’élus, ainsi que sa liaison avec le centre-ville. Pour Gérard Collomb, maire de Lyon, Saint-Exupéry ne peut être une alternative à Part-Dieu : « Les deux gares sont complémentaires. » Sur ce sujet comme bien d’autres, le débat public devra approfondir d’ici l’été 2019 les réponses à travers une quinzaine de réunions publiques générales et thématiques, ainsi que plusieurs ateliers-débats.