L’atelier historique d’Hellemmes, à Lille, qui s’est considérablement dégradé (il date de 1873), est en train d’être rasé. À la place, d’ici le mois de juin 2019, une « usine du futur » devrait ouvrir ses portes. Les travaux préparatoires ont commencé et, en octobre, le chantier proprement dit débutera. Alors que le site comprend plusieurs bâtiments, il ne comportera plus qu’un seul bâtiment sur 27 000 m² lorsque les travaux seront achevés. Particularité, il ne disposera plus de rails. À la place, des mouveurs permettront de déplacer les rames et de s’adapter à tous types de matériels, alors qu’aujourd’hui Hellemmes est spécialisé dans les TGV (actuellement, il reçoit des Transmanche et des Thalys). « Ces équipements permettront de s’adapter à toutes les évolutions de matériel car on ne sait pas de quoi demain sera fait… », commente Bruno Baudry, le directeur adjoint du site. Et il ajoute : « Ce dispositif existe déjà ailleurs, comme à Amsterdam, mais en France, c’est une première ».
Autres évolutions, la documentation va être digitalisée et l’utilisation des objets connectés, se multiplier. Les techniciens pourront aussi recourir à des drones, comme c’est déjà le cas à Hellemmes où, dans le cadre des rénovations mi-vie des matériels, un drone permet de prendre des images de la toiture des trains, évitant à des chaudronniers de monter sur la rame. Ces changements devraient apporter des gains de productivité de 15 à 20 %, selon Bruno Baudry.
850 agents travaillent actuellement sur la partie industrielle, 150 autres sur la partie ingénierie. Combien seront-ils à terme ? La SNCF refuse d’avancer des chiffres, tout en reconnaissant que les effectifs devraient diminuer.
Le renouveau d’Hellemmes s’inscrit dans le programme de modernisation des 10 technicentres de la SNCF, qui a été lancé en 2013 et qui prévoit 250 millions d’euros d’investissement. Celui de Rennes, spécialisé dans la maintenance des organes de freins, a été inauguré en avril 2015. L’année prochaine, en plus d’Hellemmes, deux nouveaux technicentres devraient voir le jour à Vénissieux (à la place des ateliers d’Oullins en bordure du Rhône, pour 40 millions d’euros d’investissement) et Romilly-sur-Seine (20 millions). Les deux seront spécialisés dans la maintenance de pièces. À Hellemmes, l’investissement tourne autour de 35 millions d’euros. Toutes les usines du futur devraient avoir été mises en service en 2022.