Luc Lallemand, le nouveau patron de SNCF Réseau, a pris ses fonctions le 1er mars. L’entreprise qui entretient et modernise le réseau ferroviaire discute avec l’Etat de son futur contrat de performance.
Prudence et respect des textes. C’est ce que l’on pourra retenir de cette première audition de Luc Lallemand par le Sénat le 4 juin. Bousculé par un sénateur qui regrettait une vision pas assez critique de la situation du réseau ferré français, le PDG de SNCF Réseau qui a pris ses fonctions le 1er mars a expliqué qu’il était « légaliste » et qu’il appliquerait « les textes, rien que les textes ». Pas question par exemple pour lui d’exprimer son opinion sur un dossier aussi sensible que le projet CDG Express (coût : plus d’1,8 milliard d’euros). Si les travaux ont repris (au détriment d’autres chantiers selon les opposants), c’est pour respecter la convention signée avec l’Etat, a-t-il expliqué.
Mais il a toutefois reconnu que le budget prévu pour rénover le réseau français vieillissant ne permettra que de le stabiliser, pas de l’améliorer. De plus, les enveloppes ne sont pas suffisantes pour arrêter la dégradation des équipements caténaires et de signalisation, a-t-il précisé. « Si on souhaite maintenir les 33 900 km de lignes, qui représentent près de 50 000 km de voies dans le pays, immanquablement il faudra se reposer la question du financement », a souligné le dirigeant, en évoquant notamment les lignes « de desserte fine du territoire ».
Comme on le sait, le 1er janvier 2020, SNCF Réseau change de statut et devient une société anonyme à capitaux publics. Par ailleurs, la branche Gares & Connexions, faisant auparavant partie de SNCF Mobilités, lui est rattachée. Avec une nouvelle identité, une nouvelle gestion et un nouveau dynamisme, il est évident que la société ferroviaire veut surmonter les conséquences du choc coronavirus le plus vite possible en essayant tout d’abord de ne plus brûler de cash d’ici fin 2022.