La RATP a testé le 11 décembre son plan de protection contre le risque inondation (PPRI) dans le XVe arrondissement de Paris, place Balard. Une quarantaine d’agents ont édifié dans les conditions du réel deux ouvrages de protection, l’un en parpaings, l’autre en aluminium. Une répétition grandeur nature pour se préparer à affronter les conséquences d’une crue centennale sur une infrastructure centenaire.
« Fluctuat nec mergitur », la devise de la Ville de Paris, communément traduite par « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas », se révèle un choix tout à fait logique à l’aune de l’histoire d’une cité qui a tiré de la Seine sa richesse, mais qui a aussi subi les humeurs d’un fleuve aux crues violentes. Une menace ancienne. La plus grande crue qu’aurait connue Paris a eu lieu en 1658, la Seine montant alors jusqu’à 8,81 m (selon les instruments de mesure de l’époque). Plus proche de nous, la crue de 1910 – qualifiée de centennale – et ses 8,62 m sur l’échelle hydrométrique du pont d’Austerlitz a durement touché la capitale et son alors tout jeune réseau de métro. La moitié de celui-ci a été totalement fermée pendant de longs mois. Certains voyageurs circulant même en barque dans des tunnels inondés ! À peine ouverte, la ligne 4 fraîchement inaugurée doit même fermer. Le Zouave du pont de l’Alma qui rend hommage aux soldats d’Afrique du Nord tombés pendant la guerre de Crimée devient l’indicateur préféré des Parisiens pour déterminer la puissance d’une crue. En 1910, la sculpture avait les épaules immergées.
Touchée par deux crues majeures, en juin 2016 et tout récemment en janvier 2018, la ville a connu deux rappels de cette implacable réalité. Et elle attend toujours la crue centennale, cette « crue du siècle » qui détrônera celle de 1910 dans la mémoire collective des Parisiens. Devant ce risque, la ville se prépare, tout comme la RATP, dont près de la moitié du réseau de métro est exposée aux inondations provoquées par les crues.
Le 11 décembre dernier, les équipes de la RATP participaient à une répétition générale sur le parvis de la station Balard (ligne 8), dans le XVe, un arrondissement particulièrement vulnérable en cas de crue. Ce test grandeur nature du déploiement du plan de protection contre le risque inondation (PPRI) a été étalonné sur la crue de 1910. À l’époque, la place Balard était noyée sous 80 cm d’eau, une mesure qui sert de référence pour l’exercice du jour. La RATP a aussi pu tester à cette occasion la réactivité de ses partenaires externes qui interviennent notamment dans la chaîne logistique.