Les voies ferrées de l’arrière-pays niçois n’ont pas été épargnées par les intempéries qui se sont abattues sur les Alpes-Maritimes. En particulier, les précipitations exceptionnelles pendant la nuit du vendredi 2 au samedi 3 octobre ont été particulièrement destructrices le long de vallées fluviales empruntées par ces voies ferrées, la Roya (en amont de Breil) pour la ligne Nice – Breil – Tende et le Var pour les Chemins de fer de Provence.
Aucun accident n’est toutefois à déplorer sur ces lignes, les circulations ayant été interrompues par la SNCF dès le 2 octobre à midi sur la ligne Nice – Breil – Tende, celle du Train des Merveilles, tout comme sur l’axe côtier Toulon – Nice – Vintimille.
Au matin du 3 octobre, les équipes de reconnaissance de SNCF Réseau ont entamé une inspection de 400 km de lignes autour de Nice. Alors que le trafic a progressivement pu reprendre sur la ligne côtière dès la mi-journée du 3, la circulation est restée interrompue entre Nice, Breil et Tende, en raison du grand nombre d’ouvrages d’art à inspecter. Deux équipes se sont réparti cette tâche, l’une partie de Nice vers Breil, l’autre (deux agents SNCF Réseau de l’infrapôle Provence-Alpes-Côte d’Azur) transportée par un hélicoptère affrété par la Gendarmerie des Alpes-Maritimes au nord de Breil pour procéder à la reconnaissance des installations touchées par les inondations sur les 40 km de ligne jusqu’à Viévola, juste avant la frontière italienne.
Le 3 octobre au soir, après plusieurs circulations de reconnaissance, un premier train de secours a relié Antibes et Breil, permettant un premier acheminement de 3 000 bouteilles d’eau destinées à la population et aux services de secours. Et le lendemain, alors que le trafic était redevenu normal sur la côte, la circulation TER a repris progressivement entre Nice et Breil, avec un deuxième acheminement de 3 000 bouteilles vers Breil, suivi d’un troisième le 5 octobre. En revanche, « au moins deux mois » seront nécessaires, selon la SNCF, pour rétablir les circulations entre Breil et Tende, les opérations de reconnaissance effectuées en hélicoptère le 3 octobre ayant mis en évidence « de premiers dégâts majeurs avec une présence de multiples glissements de terrain, d’éboulements et arbres sur les voies ». Toujours est-il que « les diagnostics se poursuivent pour évaluer l’ensemble de la situation et sans attendre, de premiers travaux ont été engagés par SNCF Réseau ».
Le réseau ferré national n’est pas le seul à avoir été impacté par les intempéries : la voie des Chemins de fer de Provence a été emportée par les eaux, recouverte par des éboulements ou noyée dans la boue entre Villars-sur-Var et Plan-du-Var, en amont du confluent avec la Vésubie. Voisine de la voie ferrée, la RN 202 a également souffert sur ce secteur où les deux axes ont été établis le long du Var et, jusqu’à la réouverture de l’axe routier, les relations assurées par les Chemins de fer de Provence se limitent aux trains entre Nice et Plan-du-Var, ainsi qu’aux cars de substitution entre Villars-sur-Var et Digne.
En savoir plus :
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C’est inédit : un TER commercial a été désossé ce mardi à #nice06 par la SNCF. Un tiers des sièges a été enlevé et un plancher posé. Il pourra transporter dès mercredi dix à 12 tonnes de produits de première nécessité à Breil-sur-Roya. Les denrées seront ensuite héliportées pic.twitter.com/xpzT023tpl
— Matthias Galante (@Matthiasgalante) October 6, 2020