Dans le Cantal, l’association des Chemins de fer de la Haute Auvergne ne baisse pas les bras malgré un contexte sanitaire très contraignant. Lors des Journées du patrimoine en septembre, c’est avec succès qu’elle a remis sur les rails son autorail historique, l’X 2403, pour un voyage en Dordogne.
Les Chemins de fer de la Haute Auvergne (CFHA) ont été contraints d’annuler le voyage en autorail historique, l’X 2403, qui était prévu le 7 novembre à destination de la 39e édition de la Foire du livre de Brive. En effet, en raison de la crise sanitaire, la ville de Brive a décidé de reporter la manifestation à 2021.
Fort heureusement, le voyage à Sarlat qui, lui, était programmé les 19 et 20 septembre, dans le cadre des Journées du patrimoine, a pu avoir lieu. « Même s’il n’y a pas eu foule, ça a été une réussite si on tient compte du contexte », commente Jean-Michel Piernetz, président des CFHA. En effet, il y avait de la concurrence, car le public devait choisir parmi les nombreuses animations sur le patrimoine qui étaient proposées pendant ces deux journées. « De plus, les prévisions météo annonçaient un week-end pluvieux et venteux, mais finalement, ça n’a pas été le cas. »
Une ligne qui suit la Dordogne
Il s’agissait de la première sortie commerciale de l’X 2403 depuis 2015. Construit par Decauville à partir de l’après-guerre, cet autorail est le plus ancien de France autorisé à circuler sur le réseau ferré national. Sa livrée – caisse rouge, toit crème – le rend parfaitement identifiable. Il compte 12 places en 1re classe, et 56 en 2de. Le voyage (via Limoges à l’aller, via Brive au retour) était organisé en partenariat avec les offices de tourisme. Pour les passagers, ce fut l’occasion de parcourir de belles lignes, dont celle qui suit la Dordogne, berceau de la Préhistoire et gardée par de nombreux châteaux, dont ceux des Milandes (où vécut la star du music-hall Joséphine Baker) et de Beynac. Ce dernier est immortalisé sur une ancienne affiche touristique de la SNCF sur le thème « Prenons le train ». Intitulée « Périgord », elle montre justement un autorail X 2400 (photo).
L’après-midi a été consacré au tourisme local et, terroir périgourdin oblige, à un repas composé de produits régionaux (confit, foie gras…). Puis, ce fut le spectacle de la ville illuminée par des milliers de bougies. Le lendemain, sur le trajet de retour, l’autorail a gravi sans difficulté les rampes de 25 mm/m menant à Ussel. Une performance due à la puissance de sa motorisation d’origine : deux moteurs Renault de 300 ch chacun. « Cela permet à l’autorail de grimper les rampes les plus fortes en montagne ou de pouvoir tracter trois remorques en plaine », explique Jean-François Piernetz.
Contact : CFHA, www.gentiane-express.com
Les autorails X 2400, des engins puissants
Les autorails X 2400 ont été conçus au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la SNCF devant alors reconstituer son parc d’autorails largement détruit pendant le conflit. Pour la première fois, de grandes séries d’engins furent construites pour circuler dans toute la France : les autorails « unifiés ». La série des X 2400 (79 exemplaires) a été utilisée par la SNCF jusqu’aux années 1980. Pendant toute cette période, très peu de modifications leur seront apportées. La plus visible concerne la toiture. A l’origine, tous les engins étaient peints en rouge et crème, la livrée typique des autorails français, avec la toiture entièrement de couleur crème. Mais cette couleur claire se révélant très salissante, il fut décidé de repeindre les toitures en rouge. L’X 2403 des CFHA a retrouvé sa toiture crème, conforme à la version d’origine. (source : CFHA)
Plus d’actualités et dossiers sur le rail dans La Vie du Rail version papier ou en ligne !