Le service Auto/Train a été supprimé par la SNCF en 2019 alors qu’il était choisi par de nombreux automobilistes et motards souhaitant s’épargner la fatigue d’un long trajet en conduisant eux-mêmes leur véhicule. L’association Autaut plaide pour le retour de ce service.
Créée il y a vingt ans en réaction à la suppression progressive du service Train/Auto par la SNCF, l’Association des Usagers du Transport Auto/Train (Autaut) a plaidé sans cesse depuis, année après année, pour le maintien des trains-auto dans un premier temps, puis désormais pour leur retour, ceux-ci ayant été tout bonnement supprimés en 2019 par l’entreprise ferroviaire.
Pour le client, ce service permettait jusqu’alors de charger sa voiture (ou sa moto) en fin de journée en gare de Bercy dans le XIIe arrondissement à Paris, sur le train qu’il empruntera, lui aussi, pendant le trajet effectué de nuit jusqu’à sa destination (ex : le littoral méditerranéen, les massifs des Alpes ou de Pyrénées…) où il récupère son véhicule. Affiliée à la Fnaut (Fédération nationale des associations d’utilisateurs des transports collectifs) depuis 2003, reconnue d’intérêt général pour la défense de l’environnement en 2008, Autaut a rappelé en octobre dernier, à l’occasion de son vingtième anniversaire, son action en faveur de la remise en route de ce service apprécié par de très nombreux automobilistes et conducteurs de motos qui souhaitent s’éviter à la fois des frais excessifs liés à la route (carburant, péages, entretien du véhicule dû à l’usage…), s’épargner de la fatigue, éviter le risque d’accident, autant d’aspects négatifs lorsqu’il s’agit de parcourir une distance de plusieurs centaines de kilomètres, depuis le nord de la France ou l’Ile-de-France jusqu’au littoral méditerranéen ou une station de ski des Alpes ou des Pyrénées.
« La disparition de l’Auto/Train en France est plus que regrettable selon les utilisateurs, qu’il s’agisse d’automobilistes (ou de motards) qui préfèrent ne pas prendre eux-mêmes le volant (ou le guidon). En l’espace de vingt ans, le nombre de liaisons assurées a fondu comme neige au soleil : en 2003, 78 liaisons pour 92 000 autos et motos transportées, 36 en 2017 et 62 000 véhicules, seulement 6 en 2019 et 40 000 véhicules… et zéro depuis 2019 ! », détaille Laurent Breyton, président d’Autaut. « Nous ne devons pas nous décourager face au silence de la SNCF et du ministère de tutelle. Les avantages d’Auto/Train sont indiscutables, ils ont été démontrés », commente Marie- Rose Bernazzani, secrétaire générale, qui mentionne les quelque 5 000 courriers adressés en vingt ans à la SNCF, aux élus européens, nationaux ou locaux et aux associations actives dans le domaine Transport et Environnement. « Depuis la naissance de l’association, nous avons participé à plus de 300 réunions avec la SNCF, le ministère des Transports, la Fnaut, aux éditions du Grenelle de l’Environnement, à plus de cinquante colloques, ainsi qu’aux journées parlementaires et autres symposiums consacrés au thème des transports. »
Aujourd’hui, la voiture individuelle coûte de plus en cher à l’automobiliste (hausse des prix du carburant et des péages, augmentation des tarifs pour l’entretien courant et le contrôle technique obligatoire…) . Autre défaut majeur, indéniablement, la « bagnole » pollue copieusement. « Nous avons fait réaliser de nombreuses études : comparatif annuel rail/route, comparatif des dispositifs européens analogues, sondages, tests de la réservation par Internet… Les résultats plaident tous en faveur du retour d’Auto/Train car ils mettent en lumière toute l’utilité socio-économique et l’intérêt environnemental de ce service, a fortiori en ces temps de dérèglement climatique : le rail produit infiniment fois moins de gaz à effet de serre (GES) que la route et l’aérien, ce qui démontre l’utilité et le bon sens de l’Auto/Train en comparant son bilan carbone, nettement avantageux par rapport à la voiture individuelle, à l’autocar, au camion et à l’avion », renchérit Laurent Breyton avant de rappeler les objectifs d’Autaut : la renaissance de l’Auto/Train dans l’offre multimodale de services de transport, l’intégration aux “autoroutes ferroviaires” en projet ou opérationnelles, faire connaître les vertus du service : réduction de la pollution, baisse du nombre d’accidents routiers, augmentation du rayon d’action des véhicules électriques, qualité de vie sur les longs trajets (pas de fatigue) sans oublier le transport de bagages qui se trouve simplifié… des arguments évoqués par une association qui vient d’avoir 20 ans. Et ne dit-on pas que « 20 ans, c’est l’âge de tous les possibles » ? La question demeure : quand le plaidoyer d’Autaut a-t-il des chances d’aboutir favorablement ? Seuls la SNCF et le ministère des Transports ont la réponse…
Bien entendu, le service en question devrait être lancé le plus tôt possible, tant pour le tourisme de montagne que pour le tourisme balnéaire.
Les efforts de l’association Autaut sont tout à fait significatifs. Félicitations!