L’épisode estival du feuilleton de la ligne des Causses et de l’Aubrac devrait bien se terminer, comme le laissaient entendre plusieurs spoilers dès le mois de juin. Comme annoncé par le ministre Clément Beaune et confirmé par Jean-Luc Gibelin, vice-président Transport d’Occitanie, l’Etat devrait débloquer 41 millions d’euros pour la réfection de 25 km de la ligne de Béziers à Neussargues. Si cette réfection n’était pas entreprise, rien de garantirait la continuité de la liaison ferroviaire entre Clermont-Ferrand et la Méditerranée par Neussargues, indispensable à la desserte du site ArcelorMittal de Saint-Chély-d’Apcher.
Une liaison hautement symbolique, car la section de 25 km à renouveler, encore équipée de rail double champignon remontant à l’époque de la Compagnie du Midi, emprunte le célèbre viaduc de Garabit, réalisé par Gustave Eiffel. Sa fermeture aurait entraîné de fait la coupure de la ligne de l’Aubrac sur 55 km entre Neussargues et Saint-Chély-d’Apcher, c’est-à-dire sa section la plus au nord, dès le mois de décembre prochain pour les voyageurs et fin 2024 pour le fret.
Pour garantir l’avenir de la ligne, les financements étaient ces dernières années répartis en trois tiers, entre l’Etat et les deux régions concernées, Auvergne-Rhône-Alpes (où se situent les 25 km à renouveler) et Occitanie (en général plutôt volontaire pour assurer la réfection des infrastructures ferroviaires). Sauf que cette fois, les deux régions ont, d’un commun accord, refusé de financer l’opération nécessaire sur une section faisant partie du réseau TET. En effet, malgré les apparences, le train de voyageurs au sud de Neussargues, qui est techniquement assuré par des rames du parc TER d’Occitanie, est un Intercités ! Quant au fret, pour lequel la ligne est indispensable, il n’est pas du ressort des régions. Restait donc comme solution à l’Etat, par ailleurs propriétaire de l’infrastructure, d’en financer seul la réfection. Ce qui est désormais officiel.
Alors, sauvée, la ligne des Causses et de l’Aubrac ? Oui, elle devrait être mais « jusqu’à la prochaine fois ». Il faudra rapidement s’attaquer à la réfection d’autres sections de cet itinéraire, sans oublier d’apporter tous les soins nécessaires au maintien en exploitation du viaduc de Garabit, qui va sur ses 140 ans d’existence…
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Le viaduc de Garabit fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 14 septembre 1965, et d’un classement depuis le 18 octobre 2017.
Construit à 835 mètres d’altitude, le viaduc de Garabit est d’une longueur de 565 mètres. Il est situé sur la ligne de Béziers à Neussargues (voie unique), entre les gares de Garabit (fermée) et de Ruynes-en-Margeride (fermée).