Au mois de mai, le pont du chemin de fer dit « pont Noir » de Moulins-sur-Allier deviendra une promenade piétonnière et cycliste. Il ne restera alors qu’un morceau de rail et peut-être une locomotive exposée en statique pour rappeler que ce pont aura permis durant près d’un siècle le transport des voyageurs et des marchandises sur la ligne Moulins – Montluçon.
Construit dans l’Allier en amont de la ville de Moulins entre 1857 et 1859 par l’entreprise J-F. Cail & Cie, le pont de chemin de fer de Moulins, dit “pont Noir” à cause de l’âme pleine des poutres latérales, est le début de la ligne ferroviaire entre Moulins et Montluçon. Il s’agit d’un des premiers ponts métalliques français. Durant la Seconde Guerre mondiale, cet ouvrage d’art fut le seul pont de la ville à résister aux attaques allemandes. D’une longueur de 316,5 mètres, il est composé de deux grandes poutres en tôle rivetée supportées par des piles en fonte. Ces piles sont composées de colonnes d’anneaux reliées entre elles par des traverses et des croix de Saint André. Ce pont comprend neuf travées, dont sept de 40 mètres de portée chacune, ainsi que de deux traverses de 18 mètres.
Arrêt du trafic voyageurs en 1972
La première circulation Moulins – Montluçon date du 7 novembre 1859. Le parcours entre les deux villes s’effectuait alors en 1h40 pour 80,65 km sur une voie normale (1,435 m) unique. Le train faisait alors sept arrêts, les plus importants étant Souvigny, Villefranche-d’Allier, Commentry et Montluçon. Le trafic voyageurs sera abandonné en 1972, celui du fret de bout en bout en 2005. A partir de 1886, une seconde voie a été installée pour relier Moulins et la station thermale de Bourbon-l’Archambault. Jeanine Forest, une Moulinoise âgée de 96 ans, se souvient très bien d’avoir pris après la guerre de 1945 ce moyen de transport pour son travail Seconde Guerre mondiale. « C’était très pratique et reposant », dit-elle avec un brin humour. Cette ligne, utilisée jusqu’en 1950, permettait aussi de rallier Paris via Moulins et Nevers en 3h40, un temps de parcours moindre que celui actuel via Vierzon et Bourges (source »: Rail du Sud).
De plus, il existait un embranchement à voie métrique qui permettait de rejoindre la station thermale. Cette ligne (26 km) des Chemins de fer secondaires faisait partie du réseau de l’Allier et appartenait à la Société générale des chemins de fer économiques (1886-