Le gouvernement a décidé qu’il n’y aurait qu’une seule caisse pour couvrir en assurance maladie tous les salariés de la branche ferroviaire, qu’ils soient au statut ou salariés de droit privé (SNCF et autres entreprises ferroviaires). La CPR, qui devient donc cette caisse de branche, a de nouvelles ambitions pour l’avenir.
Interview. Pierre Robin, directeur de la CPRP SNCF
« Nous voulons créer un écosystème avec tous les acteurs ferroviaires »
La Vie du Rail : Le gouvernement a décidé de faire de la CPR la caisse d’assurance maladie de la branche ferroviaire. Qu’est-ce que cela signifie ?
Pierre Robin : Le schéma retenu par le gouvernement, dans un courrier du 26 juin, c’est qu’il n’y ait qu’une seule caisse pour couvrir en assurance maladie l’ensemble des salariés de la branche ferroviaire, qu’ils soient statutaires ou salariés de la SNCF ou d’autres entreprises. L’idée est d’avoir, avec une seule et même caisse de sécurité sociale, un interlocuteur unique. Ce sont surtout les organisations syndicales qui ont porté l’idée, en raison de la concurrence qui s’annonce dans le transport ferroviaire. En effet, avec l’arrivée d’opérateurs privés, des salariés pourront faire des allers-retours entre différentes entreprises au gré des appels d’offres. Pour éviter une sorte de nomadisme entre caisses de sécurité sociale, il y aura une Caisse unique de branche, ce qui permet d’assurer stabilité et continuité.
LVDR : Qu’est-ce que cela change pour la CPR ?
P. R. : Nous allons récupérer les contractuels de la SNCF et les salariés des autres entreprises ferroviaires privées pour les couvrir en assurance maladie. Ce qui représente entre 25 000 et 30 000 affiliés en plus, sachant que pour l’essentiel, il s’agit des contractuels de la SNCF. Il est encore compliqué pour nous de comptabiliser précisément les salariés qui dépendront de la convention collective nationale de branche.
Deuxième changement, nous appliquerons deux grandes catégories de règles : celles du régime spécial qu’on connaît déjà et celles du régime général. Ce n’est pas très compliqué, les outils le permettent déjà.
Nous sommes actuellement en train d’échanger avec le ministère et la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie) pour bien mesurer les conséquences pratiques de cette décision et pour mettre au point concrètement les nouvelles règles de fonctionnement. Il s’agit de choisir les outils informatiques, de définir les process de gestion et de préparer les textes juridiques qui organiseront cette Caisse de branche. Il faudra aussi déterminer si la gouvernance actuelle de la CPRP SNCF doit évoluer ou non. Toutes ces questions donneront lieu le moment venu à des ajustements de textes.
LVDR : C’est une satisfaction pour vous ?
P. R. : Je suis nommé par le gouvernement pour gérer la Caisse. Nous n’avons pas à être pour ou contre un schéma, nous sommes opérateur de l’Etat. Mais nous prenons cette décision comme une marque de confiance, dans nos résultats, dans nos compétences, et dans notre capacité à mener ce projet.