« Nous allons offrir le plan de transport le plus fort parmi toutes les régions françaises« , promet David Valence, le vice-président du conseil régional du Grand Est. L’offre initiale correspond à 1 040 trains quotidiens en cumul sur l’ensemble de la région, soit 62 % de circulations prévues en Lorraine, 63 % en Champagne-Ardenne et 65 % en Alsace.
« Pour la semaine du 11 mai, nous estimions la demande entre 37 % et 42 % de son niveau avant la pandémie. La demande va progresser entre 63 % et 68 % au 1er juin, et nous l’accompagnerons en renforçant progressivement notre offre de transport », prévoit Stéphanie Dommange, directrice régionale de SNCF Voyageurs. Dans son hypothèse de travail, la région parie sur le rétablissement de 100 % de l’offre au mois de septembre.
Pour accompagner la reprise, le conseil régional a choisi d’acquérir et de distribuer 200 000 masques chirurgicaux aux usagers. Ces masques devaient être offerts pendant la semaine du 11 mai dans les 24 principales gares du Grand Est, ou mis à disposition par les contrôleurs. 130 000 masques textiles supplémentaires, achetés dans une entreprise de la filière textile vosgienne, devaient être distribués la semaine suivante. Des distributeurs de gel hydroalcoolique vont être installés dans 34 gares de la région. « Nous devons retrouver la confiance des voyageurs », indique David Valence, qui annonce un geste commercial à destination des abonnés du TER : la mensualité du mois de mai sera offerte aux abonnés des mois de mars et avril. Les cartes de réduction annuelles Primo et Presto seront renouvelées à prix cassé (50 % de réduction pour la carte adulte). Les conséquences financières vont peser dans les comptes de l’autorité organisatrice. Le taux de couverture des dépenses par les recettes commerciales, qui s’établissait entre 28 % et 30 % avant la crise du Covid, « pourrait chuter de moitié » selon David Valence dans ce scénario de reprise. « Si nous faisons exploser les prix, nous risquons d’accélérer la catastrophe écologique. Il n’est pas question de récupérer sur les usagers les recettes perdues », promet l’élu.
La reprise va poser des problèmes pratiques de respect de la distanciation entre les voyageurs : comment limiter la fréquentation des trains régionaux à un siège sur deux, tel qu’il a été recommandé au niveau national ? « Nous avons identifié 24 trains sensibles qui circulent aux heures de pointe et sur lesquels l’accès sera réservé aux abonnés et aux personnels soignants », répond Stéphanie Dommange. Sur les modalités de contrôle du port du masque à bord des trains, la SNCF s’en remet à l’Etat avec un décret qui était attendu la semaine du 11 mai. Comment prévenir des déplacements de plus de 100 kilomètres (tels que Strasbourg- Nancy ou Strasbourg- Metz), autorisés seulement pour des « raisons impérieuses », à bord des TER ? « Le respect de cette règle des 100 kilomètres relève aussi de la police. Pas de la SNCF », prévient Stéphanie Dommange.
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Ce plan actif et réalisable permettra à la SNCF de remplir les objectifs qui lui ont été fixés par la région Grand Est, autorité organisatrice des mobilités. À partir du lundi 11 mai, l’opérateur ferroviaire national fait rouler quotidiennement plus d’un millier de trains sur le réseau TER Grand Est, ce qui correspond à plus de 60% du trafic assuré avant le début de la crise sanitaire. Il y a des circulations sur toutes les lignes avec une offre répartie sur toute la journée.