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© DR

Film - La Grande attaque du train d’or de Michael Crichton.

Covid-19 Visites virtuelles, livres, films et contenus web : comment s’occuper ? – 2e partie

19 avril 2020
- -
Par : Samuel Delziani

La France est – à l’heure où nous écrivons ces lignes – toujours confinée. La Vie du Rail vous propose donc une nouvelle sélection de contenus culturels pour vous occuper, seul ou en famille, durant cette nouvelle semaine de confinement. Encore des films, des expositions virtuelles, mais également, pour ce numéro, une adaptation radiophonique et une conférence !

Des films…

Un classique du film du braquage ferroviaire

© DR

Film – La Grande attaque du train d’or de Michael Crichton. ©DR

 

En 1979, Michael Crichton sort La Grande attaque du train d’or, l’adaptation de son propre roman publié en 1975, Un train d’or pour la Crimée. Pour construire son intrigue l’américain Michael Crichton s’est directement inspiré d’un fait réel: le braquage en 1855 en Angleterre d’un train rempli d’or. Edward Pierce (Sean Connery) monte un coup ambitieux pour dérober les 25000 livres – une somme colossale à l’époque – qui sont acheminées en train jusqu’en Crimée pour financer le conflit auquel participe la Grande-Bretagne aux côtés de ses alliés français, ottomans et sardes, tous étant opposés à la Russie. La banque chargée du transfert de fonds a pris d’infinies précautions en divisant la somme dans deux coffres qui nécessitent au total quatre clés pour être ouverts. A noter que pour les besoins du film, Sean Connery n’a pas hésité à réaliser lui-même les scènes de cascades sur le toit du train.

Equipé de semelles de caoutchouc, l’acteur a tout de même plusieurs fois frôlé l’accident, notamment parce qu’il était régulièrement aveuglé par la fumée qui s’échappait de la locomotive…

A voir sur MGM et Amazon Prime Video. La Grande attaque du train d’or de Michael Crichton. United Artists.

Grande-Bretagne. (1979)

 

Le Mécano de la « General » : Buster Keaton au sommet de son art

Le Mécano de la « General » de Buster Keaton, Clyde Bruckman. Etats-Unis. (1926)

Le Mécano de la « General » de Buster
Keaton, Clyde Bruckman. Etats-Unis. (1926)    © DR

 

Géant du cinéma comique au même titre que Chaplin, Tati ou les Marx Brothers, Buster Keaton délivre dans Le Mécano de la « General » (The General) l’une de ses prestations les plus populaires.

1861, Johnny Gray (Keaton) a deux amours: Annabel Lee et (surtout) sa locomotive, The General. Alors que la guerre civile éclate entre le Sud et le Nord, il cherche à s’enrôler dans le premier camp. Mais on le considère plus utile en tant que mécanicien. Il passe alors pour un lâche aux yeux d’Annabel Lee et de sa famille. Pourtant, il aura l’occasion de démontrer son courage et sa fidélité à ses deux passions: la « General » et la belle Annabel. À noter que le film affiche le record de la scène la plus chère de l’histoire du cinéma muet avec celle de la chute de la locomotive dans la rivière. Né dans le monde du spectacle – selon la légende Houdini est à l’origine surnom Buster –, Keaton ne le quittera jamais. Attiré par les possibilités du cinéma – un art alors encore neuf qui autorise toutes les innovations –, il va réaliser une dizaine de films qui rencontrent un immense succès dans les années 20. Une oeuvre marquée par l’empreinte des rails. Il a beaucoup utilisé le train (et le tramway) dans ses films, notamment celui qui a eu un tel retentissement qu’il a quelque peu éclipsé le reste de l’oeuvre de Keaton, Le Mécano de la « General ». Il fit construire, pour les besoins du film, plusieurs machines identiques, équipées de chaudières à bois, qu’il lança à travers les plaines de l’Oregon.

Pour la scène de destruction de la locomotive, il a même fait bâtir un pont ferroviaire en bois qui enjambe une rivière. Une scène qui sera la plus chère de toute l’histoire du cinéma muet. Les acrobaties ferroviaires sont ici réalisées – comme toujours chez Keaton – sans trucages, ni doublures !

A voir sur OCS. Le Mécano de la « General » de Buster Keaton, Clyde Bruckman. Etats-Unis. (1926)

 

Wild Wild West, Will Smith et Kevin Kline sur les rails

Wild Wild West de Barry Sonnenfeld. Warner Bros. Etats-Unis. (1999) © DR

Wild Wild West de Barry Sonnenfeld.
Warner Bros. Etats-Unis. (1999) © DR

 

Bien qu’il n’ait pas le charme de la série mythique avec Robert Conrad et Ross Martin, les Mystères de l’ouest qui a fait le bonheur des téléspectateurs Américains, puis Français, ce film de Barry Sonnenfeld (Men in Black, La Famille Adams, Get Shorty) permet, à grands coups de scènes d’action et de dialogues légers, de mettre le cerveau en mode pause ! Un vrai bonheur en ce moment. Librement inspiré des personnages de la série télévisée, le film tient surtout grâce aux étonnantes machines sur rail et à la prestation des acteurs, Will Smith, Kevin Kline, la splendide Salma Hayek et l’efficace Kenneth Branagh, absolument insupportable en méchant mégalomaniaque.

Wild Wild West de Barry Sonnenfeld. Warner Bros. Etats-Unis. (1999)


Des toiles sur la toile…

Guide du chemin de fer du voyageur solitaire par Utagawa Yoshitora. © Met

Guide du chemin de fer du voyageur solitaire par
Utagawa Yoshitora. © Met

 

A défaut de pouvoir voyager physiquement, vous pouvez, en quelques clics, visiter de nombreux musées sans sortir de chez vous. Parmi les institutions culturelles qui ont mis en ligne une grande partie de leurs collections, nous pouvons déjà citer le Metropolitan Museum of Art de New-York. Le « Met », comme on surnomme l’institution, a une importante collection où les amateurs de scènes ferroviaires trouveront leur bonheur. Ainsi, le tableau d’Honoré Daumier, La voiture de troisième classe peint dans les années 1860 nous offre un aperçu des conditions de voyage des couches populaires à bord des premiers trains de voyageurs. En tant que graphiste et peintre, Daumier a dénoncé l’impact de l’industrialisation sur la vie des Parisiens au milieu du XIXe siècle. Dans un tout autre style, vous pouvez découvrir l’étonnant guide des chemins de fer japonais et la beauté de son estampe de couverture : le Guide du chemin de fer du voyageur solitaire par Utagawa Yoshitora. Ce dessinateur d’estampes sur bois de style ukiyo-e a eu une longue carrière d’illustrateur de livres et de journaux. De 1850 à 1880, il a fait partie de ces artistes qui ont, pendant la période Edo, su moderniser l’art ancestral de l’estampe.

La voiture de troisième classe (Honoré Daumier). © DR

La voiture de troisième classe (Honoré Daumier). © DR

 

Autre visite virtuelle à ne pas rater, celle du Chicago Art Institute, le deuxième plus grand musée d’art des Etats- Unis après le « Met ».

Gravure sur papier vélin (Edward Hopper). © Chicago Art Institute

Gravure sur papier vélin (Edward Hopper). © Chicago Art Institute

 

On y apprécie notamment une série de gravures sur papier vélin signée par Edward Hopper et datant de 1918. Elle offre une autre facette, moins connue, du travail du maître du réalisme américain. Plusieurs d’entre elles dépeignent des scènes ferroviaires, celle le cas de Night on the E1 Train (Nuit dans le train E1), de Train and Bathers (Train et baigneurs) de 1920, ou encore de The Railroad (La voie ferrée) créé en 1922. Un chef-d’oeuvre impressionniste est également exposé ici. En janvier 1877, Claude Monet, l’un des fondateurs de ce courant artistique, a quitté la bucolique Argenteuil pour la trépidante Paris : les paysages urbains seront son prochain sujet. Les Chemins de fer de l’Ouest l’autorisent officiellement à peindre à l’intérieur de la gare Saint-Lazare. De cette collaboration, le peintre tirera douze tableaux, dont La Gare Saint-Lazare, le train de Normandie, aujourd’hui pièce maîtresse des collections du musée.

La Gare Saint-Lazare, le train de Normandie (Claude Monet). © DR

La Gare Saint-Lazare, le train de Normandie (Claude Monet). © DR

 

Egalement essentielle à l’histoire de l’art pour sa contribution au mouvement surréaliste, l’oeuvre de René Magritte. Le peintre a notamment mis en scène une locomotive à vapeur dans une situation tout à fait inhabituelle. Impressionné par les contributions de René Magritte à l’Exposition internationale surréaliste de 1936, le collectionneur Edward James a invité l’artiste belge à peindre des toiles pour la salle de bal de sa demeure londonienne. Magritte a créé en 1938 notamment pour l’occasion La Durée poignardée. Le peintre explique dans Lettre à Hornik, publié en mai 1959 : « L’image d’une locomotive est immédiatement familière, son mystère n’est pas perçu. Pour que son mystère soit évoqué, une autre image immédiatement familière – sans mystère – l’image d’une cheminée de salle à manger a été réunie à l’image de la locomotive. » Magritte a également expliqué à l’écrivain surréaliste Louis Scutenaire : « Pour la locomotive, je la fis surgir du foyer d’une cheminée de salle à manger au lieu de l’habituel tuyau de poêle. Cette métamorphose s’appelle La Durée poignardée. » La locomotive symbolise l’altérité. Ici, elle pénètre littéralement le foyer, c’est une intrusion dans l’intimité que Magritte a peinte.

La Durée poignardée (René Magritte). © DR

La Durée poignardée (René Magritte). © DR

 

Les amateurs d’architecture qui perçoivent toute la beauté d’un plan s’arrêteront sur le travail des architectes américains Edward Herbert Bennett et Harry Talford Frost. Les plans du projet d’une gare terminus à Chicago avec le placement des différentes voies. Edward Herbert Bennett est célèbre pour avoir élaboré le plan de la capitale de l’Illinois au début du XXe siècle. Plus proche de nous, les expositions virtuelles du Centre national des arts et métiers sont l’occasion de découvrir le projet onirique de Julien Flamand, Station Na(ta)tion.

Station Na(ta)tion (Julien Flamand). © CNAM

Station Na(ta)tion (Julien Flamand). © CNAM

 

L’artiste a réalisé un véritable manifeste : « Quoi de plus agréable que de voguer au fil de l’eau pour se rendre au travail ? Des rames plus petites, moins bondées, et plus régulières. Admirez la nature qui reprend ses droits, entraînés le long des tunnels par un courant artificiel. Un système d’amarrage sous-marin permet à l’aqua-métro de se fixer au quai, pour des montées et descentes des voyageurs très sécurisées. En cas de problème, des gilets de sauvetage se trouvent dans le coffre arrière ! Avec le métro aquatique, c’est tous les jours les vacances ! »


Une adaptation  radiophonique…

Le Train de Simenon sur France Culture

© DR

© DR

 

Diffusée en mai 2016 sur les ondes de France Culture, l’adaptation du roman de George Simenon, Le Train, signée par Pierre Assouline et interprétée par la troupe de la Comédie Française est une vraie réussite. Le 10 mai 1940. Marcel Féron (Guillaume Gallienne) accomplit sa routine quotidienne quand il apprend que les Allemands ont envahi la Hollande. Paradoxalement, il vit la nouvelle avec soulagement. Pourtant, il va s’élancer, comme tant d’autres, sur les routes de l’Exode. Une débâcle qui commence à la gare, où la famille est d’emblée séparée. Sa femme Jeanne (Françoise Gillard) – qui est également enceinte – et la petite fille montent à bord d’une voiture de première classe réservée aux passagers les plus fragiles. Julien, lui, trouvera une place dans un wagon de marchandises. Julien y rencontre Anna Kupfer (Adeline d’Hermy), une belle jeune femme, qui « restait seule avec les autres ». Mais les regards se croisent et ils tombent progressivement amoureux au fur et à mesure que le convoi poursuit sa route au milieu du chaos… Paru en 1961, Le Train, d’abord intitulé La Gare, prend une place bien particulière dans l’oeuvre de Simenon. Maigret est loin, mais Simenon tout proche. Le romancier a été critiqué sur son action pendant les années d’occupation et, par ce roman, réalise une forme de catharsis.

Écouter l’émission.


Et une conférence…

La gare, cet obscur objet d’architecture

© DR

© DR

 

Architecture et urbanisme des gares de chemin de fer : approches historiques, enjeux patrimoniaux (XIXème-XXIème siècles) », c’est le titre programme de cette conférence mise en ligne en libre accès sur le site de la Cité de l’architecture. Une captation de la conférence prononcée par Karen Bowie le 9 avril 2009 qui permet d’y voir plus clair sur la manière dont les gares témoignent de transformations radicales dans notre environnement. Comment elles matérialisent l’avènement de l’industrialisation, de l’urbanisation et de l’accélération des performances des moyens de transports. Historienne de l’art, de l’architecture et de la ville, Karine Bowie est maître-assistante en histoire et cultures architecturales à l’Ecole d’architecture de Versailles et professeur à l’Ensa Paris-La Villette.

A voir sur ce lien.


Occuper ses enfants

Le tunnel sous la Manche expliqué aux enfants

Le professeur Gamberge explique en un peu plus de 2 minutes comment fonctionne le tunnel sous la Manche. Il répond à quelques questions simples et rassure les plus jeunes sur la sécurité du deuxième plus long tunnel sous-marin du monde.

A voir sur ce lien. 

Des coloriages de trains

Rien de tel qu’un bon coloriage pour s’amuser dans le calme… pour le plus grand bonheur des adultes. Plusieurs sites proposent gratuitement des coloriages de trains à imprimer chez soi (quand on a la chance d’être équipé). C’est notamment le cas du site Internet de la chaîne pour enfants Gulli qui propose 30 coloriages de train. Des trains à vapeur, des trains à grande vitesse, mais aussi des trains déjantés circulant sur des voies improbables.

A imprimer sur ce lien. 

 

Pour suivre toute l’actualité culturelle ferroviaire, suivez Samuel Delziani, chef de la rubrique Culture Rail de la Vie du Rail, sur Twitter.

Plus d’actualités et dossiers sur le rail dans La Vie du Rail version papier ou en ligne !



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