La compagnie ferroviaire allemande, Deutsche Bahn (DB), a confirmé officiellement son intention de se séparer à 100 % de sa filiale britannique Arriva qui regroupe ses activités de transport de personnes à l’international (trains et bus).
Le conseil de surveillance de la DB (composé de représentants de l’État et de salariés) a demandé à la direction le 27 mars, d’étudier « différentes options » pour la vente complète d’Arriva, y compris une entrée en bourse. La filiale britannique, détenue à 100 % par la DB, a réalisé 5,44 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018 et emploie 60 000 salariés (près de 20 % des effectifs de la DB) dans 14 pays différents.
Avec les recettes de cette vente, qui pourrait rapporter plus de quatre milliards d’euros, le patron de la DB compte remédier à de graves problèmes financiers. Richard Lutz, le président de la compagnie ferroviaire veut réduire une dette qui a atteint un nouveau record (20 milliards d’euros). Par ailleurs, il manque quatre milliards d’ici 2023 au plan de financement des infrastructures.
Le grand projet de la gare de Stuttgart a grevé les comptes avec des coûts qui ont triplé depuis le début du chantier à plus de huit milliards d’euros. Par ailleurs, la rentabilité de l’entreprise a baissé avec des bénéfices en recul de 29 % en 2018 à 542 millions d’euros.
Cette décision – qui est politique – marque un tournant dans la stratégie d’expansion de la DB qui abandonne l’international dans le domaine du transport de personnes pour se recentrer sur son coeur de métier en Allemagne où la compagnie souffre d’un grave problème de service et de qualité. L’état des infrastructures est désastreux et la ponctualité catastrophique. Seulement 75 % des trains arrivent à l’heure alors que l’objectif fixé depuis plusieurs années est un taux de 85 %.
Par ailleurs, le ministre conservateur des Transports (CSU) a imposé à la DB un changement de cap pour permettre notamment à l’Allemagne de réduire la circulation automobile et tenir ses engagements climatiques. Andreas Scheuer a réclamé d’ici fin juin un document présentant cette stratégie de recentrage pour cette entreprise tentaculaire qui emploie 319 000 salariés dans le monde et détient 700 filiales.
Après le rachat d’Arriva en 2010, la DB a poursuivi sa politique d’expansion par acquisitions en rachetant 28 entreprises à l’étranger pour environ 400 millions d’euros, selon les chiffres du gouvernement allemand. « La DB doit cesser d’acheter des entreprises à l’étranger. […] 25 ans après son désendettement et sa réforme, la compagnie ne doit par redevenir un puits sans fond pour les contribuables », a déploré le parti libéral (FDP, opposition). D’autres cessions sont désormais envisagées comme celle de la filiale logistique DB Schenker.