La SNCF était jusqu’à présent réputée aussi fermée aux fournisseurs japonais que le marché ferroviaire nippon l’est aux entreprises étrangères. Mais il n’y a pas de forteresse imprenable : Mitsubishi Electric a en effet annoncé être « la première entreprise japonaise à être certifiée par la SNCF en tant que fournisseur de systèmes de propulsion, avec effet immédiat ». Ce qui lui permettra de livrer à la SNCF des prototypes de transformateurs de traction pour deux matériels roulants dont la rénovation est envisagée : les rames Z2N (Z 20 500) du réseau Transilien en février prochain, puis les trams-trains Siemens Avanto exploités sur la ligne T4 (Aulnay – Bondy) en décembre 2018.
Pour l’instant, il ne s’agit que de fournir des prototypes. Conformément aux demandes de la SNCF, ces transformateurs présenteront des caractéristiques innovantes. Ainsi, le proto destiné aux Z2N pèse 400 kg de moins que le transfo actuel grâce à ses enroulements en aluminium, tout en présentant un rendement égal ou supérieur à celui des équipements actuels. De plus l’interface étant identique à celle de l’équipement en place, le changement de transfo ne nécessite aucune modification du matériel roulant.
Quant au proto pour le tram-train, il est, selon Mitsubishi Electric, la « première application au monde d’un transformateur de traction refroidi par circulation d’air en toiture » ; par rapport aux équipements actuels, l’absence de ventilateur électrique se traduit par une réduction des émissions sonores d’environ 13 dB et une consommation électrique divisée par deux. Outre les économies d’énergie, ce transfo devrait permettre de réduire les coûts de maintenance par la mise en oeuvre de joints hermétiques, grâce auxquels il ne sera plus nécessaire de remplacer périodiquement l’huile isolante.
« Les transformateurs seront installés et évalués sur une période d’un an », indique Mitsubishi Electric, qui ajoute que « si tout se passe bien, la SNCF établira des spécifications de production en série pour les deux transformateurs de traction ». Il va de soi que le fournisseur « a pour objectif de recevoir les commandes de production de masse des appels d’offres pour les deux produits ». En outre, Mitsubishi Electric « envisage de fournir d’autres produits à la SNCF […] comme point de départ pour développer son activité, y compris les rénovations, sur ce marché ». La concurrence est prévenue !