Les Américains réagissent vite. Presque deux ans, jour pour jour, après l’attaque terroriste, avortée, dans un Thalys, Clint Eastwood tournait l’histoire sur les lieux mêmes de l’événement. Avec l’aide du transporteur qui a fourni sillons et matériel roulant en un temps record.
Tout a commencé fin avril, quand les responsables de Thalys découvrent dans la presse américaine que Clint Eastwood prépare un film relatant l’attaque qui a eu lieu dans le Thalys reliant Amsterdam à Paris, le 21 août 2015, et racontant la vie des marines qui en ont été les héros. Quelques semaines plus tard, l’information se concrétise : la compagnie ferroviaire filiale de la SNCF est contactée par la société américaine qui va produire le film.
« Évidemment, nous nous sommes posé la question : faut-il accepter le tournage sur un Thalys ? En revenant sur l’attaque dans le Thalys, le film risquait de nous replonger dans un contexte difficile, mais finalement ce moment-là a été avant tout un moment d’héroïsme collectif et nous ne pouvions pas être aux abonnés absents », raconte Agnès Ogier, la directrice générale de Thalys. « Le choix que nous avons fait est un choix d’entreprise et il a été pris de façon collective. Nous avons décidé de montrer ce que nous savons faire : notre métier, c’est-à-dire faire rouler des trains le mieux possible dans un contexte inédit ».
Plusieurs rencontres ont bien sûr eu lieu entre production américaine et responsables français. « Il y a eu beaucoup de dialogue et d’écoute de la part de la production pour comprendre nos contraintes. Ils se sont même fait raconter nos gestes du quotidien, les gestes du métier, pour les reproduire dans le film », précise la directrice générale du transporteur qui relie la France à la Belgique, et au-delà aux Pays- Bas et à l’Allemagne.