Avec une heure de moins pour gagner Paris, Bayonne sera bien au rendez-vous le 2 juillet prochain : le niveau des réservations est en hausse, notamment pour les séjours touristiques. Pour autant, la gare s’y prépare avec le service minimum : affichages et salle pour les billets et l’information relookés. Pendant que le maire, Jean-René Etchegaray, s’insurge contre la nouvelle trame horaire où manquent des trains matinaux.
Pourtant, en juin 2013, l’agglomération pariait sur « un pôle d’échanges multimodal » à la place d’une gare réputée accueillir un million de voyageurs par an (en fait la moyenne annuelle oscille autour de 750 000 personnes). La perspective était d’accueillir en 2017 un million de passagers en plus, d’où un chantier avec élargissement des quais et un réaménagement de la gare mené par la SNCF et les collectivités.
Entre-temps, les hésitations et les reculs ont repoussé une LGV Bordeaux – Espagne aux calendes basques. L’Observatoire du trafic des grands projets du sud-ouest (GPSO) ne dément pas une arrivée vers 2027-2030, et les financements de l’ouvrage ne sont guère en vue, d’autant que les collectivités ont été échaudées pour l’épisode Tours – Bordeaux. Et la SNCF régionale n’annonce aucun chantier sur Bayonne tant que les hypothèques ne sont pas levées quant à une nouvelle LGV. « Nous tablons sur 2,3 millions de voyageurs supplémentaires sur l’Axe atlantique d’ici 2020. À cette date la ville aura avancé sur un pôle d’échanges multimodal, comme le fait également Angoulême. »
Effectivement, la ville de Bayonne, à travers l’agglomération Côte Basque- Adour puis la nouvelle communauté d’agglomération du Pays basque, travaille à une opération de requalification du quartier de la gare (Saint-Esprit) autour de l’édifice phare de l’ex-compagnie du Midi. Et d’acquérir petit à, petit, depuis la déclaration d’utilité publique du 24 novembre 2011, un vaste espace urbain avec l’aide de l’établissement public foncier local.
L’idée est de réaménager la rive droite de l’Adour avec bureaux, commerces et logements, là où s’étalent hangars, parkings sauvages et bâtiments vétustes. La place Pereire devant la gare et son parterre seront modifiés sans attendre une LGV complète. Encore qu’une gare plus vaste pourrait prendre place sur d’anciens terrains du Sernam. De toute façon, le pôle multimodal devra préparer le service ferroviaire cadencé prévu à moyen terme entre Bayonne et Saint-Sébastien et, dès 2019, l’arrivée du tram-bus dans les rues de Bayonne, avec la gare actuelle comme point névralgique.