Convertie en miles par heure (mph), la vitesse de 160 km/h atteinte en essais par la locomotive à vapeur Tornado est bien plus symbolique : 100 mph. C’était au cours des premières heures du 12 avril, sur l’East Coast Main Line (ECML), la ligne principale entre Londres et Edimbourg. Ces essais nocturnes avaient pour but de voir si les trains spéciaux à vapeur peuvent circuler en toute sécurité à 90 mph (144 km/h) au lieu de la limite de 75 mph (120 km/h) actuellement en vigueur. À cette fin, une marche nocturne en tête d’un train instrumenté a été organisée entre Newcastle et Doncaster, dans le nord de l’Angleterre, à 90 mph et une survitesse de 10 %. Soit presque 100 mph, limite franchie pour le panache !
Baptisée Tornado, la locomotive utilisée a pour particularité d’avoir été construite entre 1994 et 2008 par des passionnés, en se basant sur le type A1, une Pacific commandée par l’ancienne compagnie LNER pour les trains lourds ou rapides et livrée aux British Railways juste après la nationalisation de 1948. Menés conjointement par Network Rail, le gestionnaire du réseau ferré britannique, la filiale fret de la DB en Grande-Bretagne (DB Cargo Rail, ex EWS) et l’association ayant mené à bien en la construction de la Tornado, ces essais n’ont pas pour seul objectif de faire plaisir aux passionnés de trains anciens. Venus du monde entier pour traverser la Grande-Bretagne à toute vapeur, les ferroviphiles sont une source non négligeable de revenus pour le tourisme, mais il ne faudrait pas que les trains spéciaux contribuent à la saturation du réseau par leur lenteur relative. En particulier sur l’ECML, où les trains de voyageurs sont tracés à 125 mph (200 km/h). D’où l’intérêt de faire rouler plus vite les trains à vapeur pour mieux les intégrer.