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    Le viaduc de Garabit. Depuis 1998, le viaduc arbore une couleur vive : le rouge « poinsettia », dit aussi « rouge Gauguin ». Le prochain coup de peinture est prévu en 2020. L’ouvrage d’art est inspecté minutieusement tous les trois ans par des équipes SNCF.

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    Patricia Rochès, auteur d’un ouvrage sur le viaduc, photographiée lors d’un tournage sur le pont ferroviaire.

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    La construction en fer puddlé du viaduc par l’entreprise Eiffel a nécessité 3 200 tonnes de métal, près de 680 000 rivets, 20 000 m3 de granit blanc pour les fondations des culées. Quatre cents ouvriers ont été mobilisés sur le chantier qui a duré quatre ans.

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    La construction en fer puddlé du viaduc par l’entreprise Eiffel a nécessité 3 200 tonnes de métal, près de 680 000 rivets, 20 000 m3 de granit blanc pour les fondations des culées. Quatre cents ouvriers ont été mobilisés sur le chantier qui a duré quatre ans.

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    Selon Jean-Claude Gayssot, ancien ministre des Transports, « Garabit, écho horizontal de la tour Eiffel en ses dentelles d’acier, est le témoin à jamais d’un temps où les hommes affirmaient fièrement leur maîtrise du métal… ».

Patrimoine. Le viaduc de Garabit, un géant aux pieds d’acier

14 avril 2018
- -
Par : Anne Jeantet-Leclerc

Dans le Cantal, le viaduc de Garabit, construit par les ateliers Eiffel à la fin du XIXe siècle, accueille régulièrement les trains sur la ligne Béziers – Paris. Ce remarquable élément du patrimoine industriel et ferroviaire français a été, à juste titre, classé aux Monuments historiques. La toute jeune association Amiga s’emploie à faire la promotion de cet exceptionnel ouvrage d’art à travers des voyages et des festivités.

C’est un géant aux pieds d’acier qui enjambe majestueusement les gorges sombres de la Truyère, dans l’est du Cantal. Le viaduc de Garabit, inauguré en 1888 sur la ligne Béziers – Neussargues par la Compagnie du Midi, est le témoin d’une époque : celle de l’apogée du chemin de fer en France. L’ouvrage d’art, qui a été repeint du “rouge Gauguin” à la fin des années 1990, fait 565 mètres de long. Il culminait à l’origine à 122 mètres au-dessus de la rivière (90 mètres depuis le rehaussement du niveau d’eau de la Truyère, consécutif à la construction d’un barrage à Grandval), ce qui lui valut à l’époque le titre de « plus haut viaduc du monde ».

Depuis le 15 septembre 2017, il possède une autre distinction, officialisée par un arrêté ministériel : celle d’être classé aux Monuments historiques (MH). Le texte stipule que la « conservation du viaduc de Garabit présente, du point de vue de l’histoire et de l’art, un intérêt public en raison de son caractère emblématique dans l’oeuvre de Gustave Eiffel et comme remarquable témoin de l’histoire industrielle. »

Une reconnaissance nationale

La nouvelle en a surpris plus d’un. En effet, beaucoup pensaient que le viaduc était déjà et de longue date classé MH. « Il est vrai qu’il n’était pas totalement étranger à cette distinction puisque le 14 septembre 1965, il avait été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques », explique Patricia Rochès, historienne, auteur de Le Viaduc de Garabit, chef-d’oeuvre de Gustave Eiffel (Éd. La Vie du Rail). « C’est donc cinquante-deux ans plus tard, presque jour pour jour, que le viaduc a obtenu le classement aux Monuments historiques. »

D’un point de vue historique et patrimonial, il ne fait aucun doute que la préservation du viaduc présente un réel intérêt du point de vue de l’histoire. Bâti en quatre ans, de 1880 à 1884, il a fait parler de lui dans le monde entier. Construit cinq ans avant la tour Eiffel à Paris, il représentait à l’époque une prouesse technique, à savoir bâtir un pont en arc à une hauteur jamais égalée. Les Français ont ainsi battu le record de hauteur détenu par les Américains avec le viaduc de Kinzua en Pennsylvannie. « La construction du viaduc de Garabit fit l’objet de nombreuses publications dans les journaux outre-Atlantique et sa réalisation fut suivie avec attention dans le monde du génie civil », reprend Patricia Rochès. « Ce projet s’est imposé grâce à un jeune ingénieur lozérien de 26 ans, Léon Boyer, et au savoir-faire de la société Eiffel, qui venait de connaître son premier succès international en construisant le pont Maria Pia sur le fleuve Douro, à Porto au Portugal. C’est grâce à cette référence que le chantier de Garabit lui fut confié en gré à gré, c’est-à-dire sans appel d’offres. »

Viaduc de l’extrême

La première demande de classement avait été réalisée en 1965 par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) Auvergne. « Malheureusement, l’administration s’était heurtée aux réticences de son propriétaire. C’est ainsi que le viaduc a été inscrit sur la liste supplémentaire des monuments historiques, cette inscription ne nécessitant pas l’accord du propriétaire et constituant une première étape dans la protection de l’ouvrage. » En 2013, la demande de classement a été renouvelée par l’Association des viaducs de l’extrême. Cette association, qui a vu le jour en 2012, est née de la volonté de Jean- Claude Gayssot, ancien ministre de l’Équipement, des Transports et du Logement, ancien cheminot cantalien basé à Saint-Flour, et de Jacques Godfrain, ancien ministre de la Coopération, maire de Millau de 1995 à 2008. L’objectif de l’association ? Obtenir le classement simultané au patrimoine mondial de l’Unesco des viaducs métalliques de Garabit et de Millau, témoins chacun pour leur époque de l’exploit technique réalisé (lire LVDR n° 3395).

« La première étape pour atteindre une reconnaissance universelle passe par l’affirmation d’une reconnaissance nationale. C’est ainsi que le titre de monument historique a été sollicité par l’Association des viaducs de l’extrême. Le dossier a fait l’objet d’un suivi attentif de la part de Jean-François Coste, secrétaire général de l’association », précise Patricia Rochès. « Le classement aux MH n’aurait pas pu être obtenu sans le soutien de Jacques Rapoport, alors président de Réseau ferré de France, propriétaire de l’ouvrage en 2013, puis celui de Patrick Jeantet, son successeur en tant que président de SNCF Réseau, actuel propriétaire de l’ouvrage. Il aura fallu au viaduc de Garabit atteindre l’âge respectable de 133 ans pour obtenir ce titre. » Un monument historique sur lequel circulent les TER, les Intercités ainsi que les trains de fret à destination de l’usine ArcelorMittal de Saint-Chély-d’Apcher.

En 2014, l’État a décidé de mettre en valeur un patrimoine qui lui semblait nécessaire de protéger. Dans le Cantal, cela s’est traduit par la volonté de protéger le patrimoine exceptionnel que représente le viaduc de Garabit et les gorges de la Truyère. La direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (Dreal) a lancé une démarche (actuellement en cours) de « site classé » Viaduc de Garabit-Gorges de la Truyère. Parallèlement, la région Auvergne- Rhône-Alpes a sélectionné quatorze sites touristiques dans les treize départements qui vont bénéficier d’une valorisation exceptionnelle. Pour le département du Cantal, c’est le viaduc de Garabit qui a été choisi.

Des programmes pour les scolaires devraient être mis en place afin de permettre aux jeunes de connaître l’histoire de leur région à travers quelques sites remarquables, dont le viaduc.

En septembre 2018, un remake de l’inauguration de 1888

Amateurs d’histoire ou d’architecture, défenseurs du patrimoine, historiens experts ou amateurs, touristes, personnalités du monde politique… Nombreux sont ceux qui se passionnent pour cet ouvrage d’art. « Dans ce contexte de volonté affichée par l’État et la région Auvergne- Rhône-Alpes d’oeuvrer pour la valorisation de l’ouvrage d’art et de son environnement, il a semblé important que tous les citoyens puissent également s’investir concrètement », explique Patricia Rochès, historienne du viaduc, qui, avec Hélène Bonabal, retraitée cheminote, invite le public à les rejoindre au sein de l’association Les Amis du viaduc de Garabit (Amiga), créée fin janvier 2018, afin d’apporter aide et soutien aux deux actions programmées pour l’été 2018. La première consiste à faire découvrir le viaduc en train, et de promouvoir Saint-Flour – Béziers, ligne Intercités et tronçon de la ligne Paris – Béziers, l’une « des plus belles lignes de France », dite “la ligne de l’Aubrac” ou encore “la ligne des Causses”. L’Amiga a programmé un « voyage spectaculaire » au départ de Saint- Flour, entre Planèze et Gévaudan. Une expérience unique en traversant en train, sur le viaduc de Garabit, les larges et profondes gorges de la vallée de la Truyère ! « La SNCF prévoyant des travaux sur le tronçon Neussargues – Béziers cet été, il est préférable de vérifier au préalable que le train circule bien », avertit Patricia Rochès.

La seconde action organisée par l’Amiga aura lieu le 30 septembre 2018 à Garabit afin de célébrer les 130 ans de l’ouverture à la circulation ferroviaire de la ligne Paris – Béziers ainsi que le récent classement au titre de monument historique du viaduc de Garabit. Une grande fête en costumes d’époque reproduira l’ambiance de l’inauguration de la ligne en 1888… L’événement incluera notamment un concours photo, une exposition de voitures anciennes et des animations pour les enfants…

Contact : Les Amis du viaduc de Garabit (Amiga), Patricia Rochès, Hélène Bonabal, amisgarabit@gmail.com

Pour le Voyage spectaculaire : depuis Saint-Chély, trajet A/R à bord du train Aubrac. Ou bien depuis Saint-Flour, l’aller en train depuis Saint-Flour, le retour en autocar (panorama exceptionnel sur le viaduc depuis l’autoroute A75).

Renseignements et vente des billets en gare de Saint-Flour au 04 71 23 65 41.


Inventaire ou classement MH ?

L’inventaire supplémentaire des monuments historiques (parfois abrégé en ISMH) a été instauré par la loi du 23 juillet 1927 qui complète le dispositif de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques. L’inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques est l’appellation utilisée de 1927 à 2005 en France, pour désigner les biens meubles et biens immeubles faisant à présent l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques. L’«inscription» est une protection des monuments historiques présentant un intérêt remarquable à l’échelle régionale (contrairement au «classement», qui protège les monuments présentant un intérêt à l’échelle de la nation). Ces monuments bénéficient d’une protection de moindre niveau.


À lire

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Le Viaduc de Garabit, chef d’oeuvre de Gustave Eiffel. De Patricia Rochès (Éd. La Vie du Rail).

En vente sur le site de la Boutique de La Vie du Rail ou à la Boutique de la Vie du Rail au 29 rue de Clichy, 75009 Paris.



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